Proche et lointaine

aile68

Un autre verre, un autre macaron, désolé de devoir partir après, il y a toujours une heure où ça s'arrête, même les meilleures choses ont une fin. Fermer les yeux, fermer les portes, ses peines, y a toujours un tour de piste qui se termine, toujours le souvenir d'un vieux rêve, d'une vieille rengaine qui assourdit, qui bourdonne. Survivre à un adieu, bonne nuit et bonne route, se revoir on ne sait jamais à mi-chemin de nos vies, de nos coeurs décousus, déjoués. Baisser le son, baisser les stores, arrêter l'heure, le temps, laisser tomber la neige, le froid. Qui appelle dans le noir? Un ange, un démon? J'ai comme un caillou qui  me pèse dans le ventre, une absence qui me gèle le corps entier. Veiller à la lueur des bougies, le solstice d'hiver annonce des jours meilleurs, plus longs. Accueillir une caresse dans ma main, sur mes lèvres gercées, j'aime la chaleur qui se dégage d'un baiser, le parfum dans lequel s'endort mon ancienne chambre d'adolescente. Bouquets secs, vieilles boiseries, draps de lin font de la pièce un souvenir affectueux dans lequel s'étiolent toute douleur et tous les chagrins de l'enfance à la fois proche et lointaine.  

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