Psychotronique universelle

dechainons-nous

Elle m'a dit: "Il faut qu'on arrête de ne rien commencer", alors forcément sur ce quai ou les trains partaient sans moi et nul part, je suis resté coi.

Mon espace temps vacilla subrepticement d'une pulsation d'atome. Cet amour là, a du virer au rouge puisqu'il s'éloignait de moi, je n'ai pas eu le temps de mesurer sa longueur d'onde tellement tout devenait relatif, je surpris même un train arriver à l'heure, mais pas à sa bonne destination.

Dans ce monde d'incertitudes, je ne savais plus si je devais courir droit devant ou partir à reculons dans ma tanière, cours Forest cours...

Si c'était le commencement qui s'arrêtait, alors j'avais du commencer par la fin. Un doute m'assaillit, Je me demandais si un jour j'avais commencé quelque chose par le début. A quoi bon cette magnifique Rolex, calibrée pour m'indiquer un temps contrefait, et qui s'affolait quand je lui demandais de m'indiquer l'heure du prochain bonheur.

Aussi loin que je pouvais me souvenir, tout me ramenait dans le futur que je rêvais, il y avait eu, plus de fin de non recevoir, que de demande de permis de construire un bout de route en commun. Mon horloge interne devait être déréglée ou alors calée sur un cyclotomique, vraisemblablement Chronos avait mal digéré les œufs et allait rendre la misère à son nouveau monde.

Maintenant que j’y repense il est évident que ce saut en arrière qu'elle m'avait fait faire dans mon adolescence défiait toutes les lois de la chrono-biologie. Seule la mécanique ondulatoire appliquée aux sentiments humains pouvait expliquer cela. Dans ce chaos magnétique, si maléfique et un tantinet fantastique, les corps du délit s'étaient attirés puis repoussés dans un mouvement Brownien, un bruit blanc qui m'avait déjà enseveli dans un autre com.

La liaison était duale mais pas fatale, on était loin de la stabilité des liaisons trivalentes ou pentavalentes, néanmoins avec un peu de gravité on aurait pu rester solidaire au moins une demi vie. Sinon ce n'est qu'une illusion d'optique, on se dévie de nos trajectoires respectives tout en continuant d'errer dans l'éther.

Les trains avaient disparu, le bistrot de la gare était désert, à côté de ma chaise il y avait un gros caillou qui venait de traverser la verrière du hall, débris cosmique qui arrivait des étoiles. Un moment j'ai pensé le mettre dans ma chaussure pour ne plus jamais oublier que ce monde n'est que misère et que les émotions sont servies en court bouillon en toute rate. En m'approchant de la poussière d'étoile j'entendis une petite voix, non petite Marie elle ne parlait pas de toi, c'était le petit prince qui cherchait son mouton un pinceau à la main.

Je n'avais plus besoin de montre pour savoir qu'il était l'heure de rejoindre l'asile, et que les histoires d'amours qui finissent mal, arrêteraient de commencer sans moi.

Signaler ce texte