Quand la Terre frémit

franzzzz

La vie chancèle, les néons s'éteignent.

Les bureaux étayent la pénombre de la scène.

Le décor sombre plaque par plaque se plante

et les appliques tombent sous le placo blanc.


tout autour des volumes s'aplatissent en surface

et des débris succombent entassés sous les masses.

Sur le fond des escaliers supplient

et sur place le ciment sulfate.


Partout on allume des cierges. Que se passe t il ? il me semble

que les cimes des gratte-ciel déciment le ras du sol.


Des ascenseurs effondrés il ne reste que la liste

des étages dénombrés devenue minimaliste.

Les fauteuils de résine absorbés s'acharne

jusqu'à c'que l'design se résigne transformé en gravas.


Tout autour du décor des décombres

et tour à tour des corps, des corps et des ombres.

Partout le goût flétris des chairs, le bruit sourd des sirènes,

des yeux meurtris qui sèchent, des gens qui courent et s'arrêtent


Partout l'odeur d'éther de la mort qui termine,

la folie dans les têtes, la peur et la vermine.

Les casques se déploient, le nuage se lève en volutes.

Il n'y a plus d'hommes que des proies broyées par la structure.


Ruines. Tombeaux. Vestiaires à ciel ouvert sous la voute déchirée

les bruits rauques de ce bestiaire arrivent à peine à soupirer.

On explore l'acier qui tremble, on creuse, on aboie, on s'épuise,

on oeuvre contre la cendre et l'espoir qui s'amenuise.


Des archéologues inhalent et fouillent,

leurs masques recherchent des râles qui rouillent.

Brusquement tout devient ancien, le vacarme se fait silencieux

car dans les vestiges de l'enceinte on déploie mille linceuls


Alors qu'ici certains hommes se baissent,

partout la vie s'envole et la mort se dresse.


Partout des syndromes crushent, des foules cèdent à la paniques.

partout des symboles meurent sous des poutrelles de fatigue.

Faut il encore que d'autres hommes les secourent

quand leurs souffles de vie nous semblent aussi courts?


De murmures en suppliques toute sorte d'êtres suprêmes

sous leur sépulcres multiples et tout c'qui les submerge,

implorent ceux qui survivent afin qu'ils se souviennent

qu'une présence les soulage, faites qu'on les soutiennent.


De grâce s'il vous plait, faites qu'on les soulève

ou encore plus de bruit pendant qu'ils se soumettent.

Les oreilles bourdonnent, des acouphènes sifflent,

Personne ne se questionne à savoir ceux qu'on piétine.


A force de civières, à force de regards livides et de corps si raides,

A force de réel si vrai, les gorges des civils s'accrochent aux citernes.

Voilà qu'enfarinées de murs, on déterre les infortunes,

Partout on soutire une par une les parures des sous-terres.


Heure par heure on soustrait de la poussière des costumes,

d'autres blessés qu'on déblaie, qu'on enlève ou qu'on emballe posthume.

Humanité Je, Nous à terre je crois que j'entends,

qu'on tousse ses viscères et qu'on crache du sang.


Le rideau s'abaisse, tristesse dans l'éloge,

funèbre la scène de gratte-ciel dans l'décor.

Firmament étoilé dans le noir néant,

finalement égaré entre espoir et méandres.


toutes les nuits des images, retenant des cris des souvenirs

de vies inassouvies, de revenants qui ne peuvent revenir

encore d'autres râles parmi ces cris me semblent si proches que je me sens basculer

comme si mon âme et mon esprit tremblent et puis me reprochent d'être miraculé.


voilà que la pluie tombe à verse sur les hommes de cendres.

voilà qu'elle façonne la terre et les hommes de boue.

voilà que les poussières se compriment toutes ensemble

et que tout se recrache par les bouches de dégoût.


humanité Je, nous à Terre je crois que j'entends

qu'on tousse ses viscères et qu'on crache du sang.





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