Quatre saisons.

daniel-m

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Le cristal de l'eau se fond, se morfond et se mélange à la terre

La chaleur naissante de l'astre de vie relève un nouveau défi

Corolles nouvelles et herbes folles s'en balancent dans la légèreté de l'air

D'un froid encore transit, quelques graines célèbrent la vie

Le peuple du jardin célèbre ce nouvel horaire qui au jardinier n'est pas sans déplaire

Même si sous autant de travail et de labeur, son dos meurtris encore se plie

De la mort, la nature a su, une fois de plus s'en faire le revers

Et dans de sublimes couleurs, une fois de plus, elle s'en déplie.

 

Dans la chambre, au cœur de la maison, un bébé pleure……….

 

Le soleil est cette fois bien haut, réchauffant l'atmosphère de sa douce lumière

Entre deux airs, flottent des particules, des choses minuscules, banales

Admirant son travail, le jardinier profite d'une trêve et d'un repos salutaire

Pour savourer enfin, après tant d'efforts et de souffrances, l'instant idéal

Opportunité d'un orage, de la colère du ciel coule enfin une substance salutaire

S'en abreuvent elles, certainement, ce liquide pure et trop rare elles l'avalent

De la douceur de l'été, c'est la nuit et son ciel étoilé que je préfère

Car autour d'une bougie, des insectes éphémères, célèbres leurs retrouvailles

 

Dans la cour, derrière la maison, des enfants crient, des enfants rient…………

 

La matière joue avec la terre, la terre joue avec la lumière, les couleurs sont adultères

Le feuillage, de couleurs s'illumine, le jardin rend ce que le serviteur a donné

C'est en cette saison que se font les comptes, les bilans, le jardin a-t-il été prospère

La vie qui s'est manifestée de manière si gracieuse, a-t-elle été tout autant écoutée

Dans de contenants immenses, les souvenirs d'une saison s'entassent et s'exaspèrent

L'automne n'est pas tristesse, il n'est que le regret d'un été

Comme la couleur du feuillage, les cheveux du jardinier s'embellissent au revers

Du bois plus dur de sa tête qui a appris avec les années, de bannir le mot jamais

 

Dans la maison, dans une pièce retranchée, un homme pleure………

 

Le frimas a gagné du terrain, et de son manteau a à nouveau recouvert ma terre

La glace gagne et le loup et le renard, malins, viennent fouiller mes souvenirs

Mes amies silencieuses ont tiré la couverture, le jardin s'en est rendu à la terre

L'hellébore me nargue, en plein hiver, faisant à la vie un sublime sourire

Sage, le vieillard se retourne vers lui même, sage il préfère se taire

Sage enfin, il donne à la vie son unique sens, sourire pour ne pas mourir

Le jardin est une leçon de vie, la nature l'amphithéâtre de l'être


Il est doux que de comprendre que l'existence est ivre……….

 

Dans la chambre, au cœur de la maison, un homme se meurt……….

 

Dans la chambre, au cœur de la maison, un bébé pleure……….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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