Qu'on lui coupe la tête !

My Martin

"Qu'on lui coupe la tête !" La Reine de Cœur. Dessin animé "Alice au Pays des Merveilles". Walt Disney (1951)

Île d'Argos, Grèce.

Le roi Acrisios part consulter l'oracle d'Apollon, à Delphes. Comment avoir un fils ?

"Roi, la reine te donnera une fille. Elle portera l'enfant, qui te tuera."



Acrisios construit une tour d'airain dont le toit s'ouvre sur le ciel, afin que pénètrent l'air et la lumière. Sa fille Danaé -Laurier- y est emprisonnée. Elle s'ennuie ferme, regarde la course des nuages. Une nuit, une averse d'or tombe du ciel, emplit sa chambre, ruisselle en elle, l'inonde de plaisir. Zeus jouit en elle sous cette forme.

Est enceinte, elle donne naissance à un garçon, Persée -détruire, mettre à sac, piller, couper.



Acrisios n'ose pas tuer sa fille et son petit-fils -il voit jouer l'enfant au sommet de la tour ; Zeus et les Furies poursuivent sans pitié les auteurs de tels meurtres. Il réfléchit.

Danaé et son fils, le garçonnet Persée, sont enfermés dans un coffre de bois que les marins jettent en mer, au large. Le coffre dérive longtemps puis s'échoue sur une plage -île de Sériphos. Le pêcheur Dictys et sa femme n'ont pas d'enfants, ils recueillent les naufragés, élèvent Persée. Dictys est le frère du roi de l'île, Polydecte, brutal et cruel.

Dans la région, les Gorgones -terrible, vif- vivent sur une île. Créatures monstrueuses, imprévisibles, néfastes et terrifiantes.



Elles changent en pierre, quiconque les regarde

Elles sont les trois Gorgones ; elles ont des ailes.

Une chevelure hérissée de serpents, funeste aux mortels.

Leur vue enlève à l'homme, le souffle de la vie.



... Persée, jeune adulte. Bien plus tard, Polydecte convoite, harcèle Danaé. Il fait croire qu'il va épouser Hippodamie, convoque ses partisans à un banquet. Chacun offre un cheval. Persée ne possède rien. Imprudemment, le vin chauffant, Il lance :

Roi, si tu renonces à Danaé, si tu épouses Hippodamie, je t'offre tout ce que tu désires... même la tête de la Gorgone !

-Rien ne me ferait plus plaisir.



Persée part à la recherche des Gorgones. Longue errance. Un jour, il rencontre un splendide personnage : un adolescent rayonnant, dont les joues s'ornent du premier duvet de la jeunesse. Il tient une baguette d'or pourvue d'ailes, porte un chapeau et des sandales ailées.

Hermès, le guide, le dispensateur du bien, le Messager. Il conseille à Persée de se munir d'armes, avant son combat. Il promet de donner à Persée, une épée ; une lame que les écailles de Gorgone, si dures soient-elles, ne pourront ni briser, ni même courber.

Pallas Athéna -déesse de la sagesse, de la stratégie militaire- apparaît à son tour. Elle lait les Gorgones. Elle ôte le bouclier de bronze poli qui couvre sa poitrine et le tend à Persée.

Dispose ce bouclier devant toi et regarde-le lorsque tu attaqueras la Gorgone. Tu l'apercevras dans le reflet, tu éviteras ainsi son mortel pouvoir.

Accompagné d'Hermès, Persée se rend chez les Hyperboréens, qui lui remettent trois objets -propriété d'Hadès-

une paire de sandales ailées,

une besace magique, qui prend la forme de tout ce qu'elle contient,

et un bonnet, qui rend invisible quiconque s'en coiffe.

Hermès enlace Persée et l'emporte dans son vol au-delà des mers, jusqu'à l'île des terribles Gorgones, au-delà la terre des Hyperboréens.

Tartessos, les Gorgones possèdent un bois sacré. Par chance, elles somnolent sur la plaine, parmi les formes humaines et les animaux sauvages changés en pierre, que la pluie détériore. Créatures aux immenses ailes, au corps recouvert d'écailles dorées, à la chevelure faite d'affreux serpents sifflants. Énormes dents, langues pendantes. Si terribles visages, tous ceux qui les regardent sont instantanément pétrifiés d'horreur.

Athéna et Hermès sont aux côtés d'Hermès. Ils désignent Méduse -la protectrice-, la seule Gorgone qui est mortelle. Sthéno -la puissante- et Euryalé -celle qui saute loin-, ses deux sœurs, sont immortelles. Sandales ailées aux pieds, Persée plane au-dessus des Gorgones. Il regarde dans le bouclier poli, fond sur Méduse. D'un seul coup d'épée d'un seul, il lui tranche la tête.

Le cheval ailé Pégase et le guerrier Chrysaor au sabre d'or, fils de Poséidon, jaillissent ruisselants de son sang.

Sthéno et Euryalé s'éveillent, découvrent gisant le cadavre de leur sœur, en fureur cherchent le meurtrier. Elles ne le voient pas, car Persée porte le bonnet qui rend invisible.



Et ainsi sur la mer, le fils de Danaé,

Persée, fuit sur ses sandales ailées

et vole, rapide comme la pensée.

Dans une besace d'argent, merveilleuse à voir,

il emporte la tête du monstre,

tandis qu'Hermès, le fils de Maïa,

le Messager de Zeus,

vole à ses côtés.



... Le temps passe. Persée et son épouse Andromède -souveraine des hommes- reviennent sur l'île de Sériphos. La femme du pêcheur Dictys est morte. Danaé et Dictys ont fui la vindicte de Polydecte, furieux que Danaé ait refusé de l'épouser. Ils se sont réfugiés dans un temple.

Les habitants de l'île parlent, en ce moment, Polydecte offre un banquet à ses partisans. Persée se rend au palais. Debout sur le seuil de la salle, bouclier sur la poitrine, besace d'argent sur l'épaule. Les conversations se figent, tous les regards convergent vers Persée.

-Roi, je viens t'offrir le cadeau promis.

Alors Persée brandit la tête de Méduse. Les convives, les serviteurs, sont transformés en statues de pierre.

Délivrés de leur tyran, les habitants indiquent à Persée où se cachent Danaé et Dictys.

Hermès rend les sandales, la besace et le bonnet, à la garde des Hyperboréens. La tête de Méduse devient la propriété d'Athéna, qui la fixe sur l'égide, le bouclier de Zeus, qu'elle porte toujours pour lui.

Persée donne la couronne de roi, au bon Dictys.



Persée, Andromède et Danaé retournent à Argos. Acrisios est absent.

A Larissa, Teutamidès, le roi des Pélasges, organise des jeux funèbres, en l'honneur de son père mort. Persée va concourir dans le pentathlon -cinq épreuves d'athlétisme.

Il lance le disque, le vent dévie sa course. Le disque tombe dans le public, frappe un spectateur à la tempe et le tue sur le coup : Acrisios, venu assister au concours, à l'invitation de Teutamidès. L'oracle est accompli.

Persée est affligé d'avoir involontairement tué son grand-père. Il est gêné à la perspective de régner sur Argos. Il propose au roi Mégapenthès, fils de Proetos (frère jumeau ennemi d'Acrisios), à Tyrinthe, d'échanger leurs couronnes. Ainsi sont réunies les deux parties du royaume de Proetos.



Persée fortifie Midée. Il fonde Mycènes, ainsi nommée car assoiffé, un jour, un champignon -mycos- s'est développé et a étanché sa soif.

Les Cyclopes édifient les gigantesques murailles des deux cités.



Plus tard, Mégapenthès tue Persée, pour venger la mort de son père Proetos.



*



Persée est une constellation de l'hémisphère nord. Elle possède plusieurs étoiles brillantes, dont l'étoile variable Algol -la tête de l'ogre. Algol -Bêta de Persée- est une étoile variable à éclipses de la constellation de Persée, qui varie périodiquement tous les 2 jours et 21 heures. Algol est un système stellaire composé de trois étoiles. Elles tournent l'une autour de l'autre et entraînent une importante baisse de luminosité de la troisième étoile.

Dans la Grèce antique, Algol est associée au masque de Méduse.



La constellation de Persée est ancienne. Elle est censée représenter Persée, le héros de la mythologie grecque qui sauve la princesse éthiopienne Andromède. Exposée nue sur un rocher pour être dévorée par le monstre marin Cetus, elle est sauvée par Persée, dont elle devient l'épouse.

La constellation appartient au cycle qui décrit le mythe d'Andromède.



Les Perséides sont une pluie d'étoiles filantes, dont la période d'activité s'étend entre le 17 juillet et le 24 août. L'essaim météoritique est nommé Perséides, car son radiant se situe au sein de Persée.



Dans quatre milliards d'années, la Voie lactée fusionnera avec la galaxie d'Andromède. Elles donneront naissance à une galaxie géante elliptique.



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Antiquité. Proche-Orient, Palestine

Bible, Ancien Testament, VIIIe - IIe siècle av. J. -C.



Les Israélites, tribus nomades ou semi-nomades, dirigées par les patriarches, originaires de Basse-Mésopotamie.

Genèse 15:18. « Ce jour-là, l'Éternel conclut avec Abraham une Alliance, en disant : "J'ai octroyé à ta race ce territoire, depuis le torrent d'Égypte jusqu'au fleuve d'Euphrate..." »

1850 avant J.-C. Abraham s'installe à Mambré, près d'Hébron -Cisjordanie. Pays fertile, stratégiquement situé dans une zone, au carrefour des empires orientaux.

1300 avant J.-C. Mort de Moïse. Les Israélites reviennent sur la terre d'Abraham, la "Terre promise", Canaan. « Pays où coulent le lait et le miel ». Alors occupée par plusieurs peuples indépendants.

Vers 1200 av. J.-C., les Peuples de la mer sèment la destruction et la mort parmi les anciennes civilisations du Proche-Orient -plusieurs vagues. Ils viennent probablement de Grèce, des îles grecques et du sud-ouest de l'Anatolie. Ils cherchent de nouveaux lieux où s'établir.

Les Philistins -leur nom a donné "Palestine", originaires de Crête ou de Grèce.

1500 à 1000 avant J.-C. Gaza, Ashkelon. Leur culture se caractérise par sa poterie : cratères à anses, cruches à décor géométrique rouge et noir. Un matériel semblable a été mis à jour à Chypre.

Les Philistins, commerçants et marins, ne pratiquent pas la circoncision, consomment du porc et du chien, ainsi qu'en témoignent les ossements retrouvés dans les ruines des cinq cités-États -Gaza, Ashdod, Eqron, Ashkelon et Gath- qui constituent leur État.

Ils sont installés sur la plaine littorale, au sud-ouest de Canaan. Ils cherchent à contrôler les hautes terres occupées par les royaumes d'Israël « Dieu s'est montré fort » au nord, et de Juda -"qui rend gloire à Yahvé"- au sud.



Israélites, période des Juges. Les Juges exercent des fonctions de chefs militaires en temps de crise, dans la période précédant l'établissement de la monarchie israélite.

1185-1035 avant J.-C. Les Juges poursuivent lentement l'occupation du territoire. Ils se heurtent aux Philistins, qui leur barrent l'accès à la côte



*



Vers 1030 avant Jésus-Christ. Guerre entre les Philistins et l'armée d'Israël :

1 Samuel 17. Le géant Goliath de Gath -"exilé", "splendeur". Jalout, dans le Coran- colosse haut de “six coudées et un empan” -trois mètres. Homme de guerre, le champion des Philistins. Gath est une cité-Etat, au nord-ouest du territoire philistin, à proximité de la Shephelah.

1 Samuel 17, verset 5. "Il a un casque de bronze sur la tête, il est revêtu d'une cuirasse à écailles ; la cuirasse pèse cinq mille sicles de bronze."

1 Samuel 17, verset 7. La lance de Goliath de Gath est comme "l'ensouple des tisserands”. Long rouleau de bois sur lequel on monte la chaîne, pour faire la toile. Son armement pèse 70 kg. Le fer de sa lance, 8 kg.



1 Samuel 17, verset 8. Goliath. "Choisissez-vous un homme, et qu'il descende vers moi !"



Quarante jours passent. “Personne n'ose l'affronter, les soldats de Saül sont terrorisés par la taille et la force de leur adversaire”. Si personne n'ose affronter Goliath, si personne ne parvient à le vaincre, les Philistins seront maîtres du pays : ils réduiront à l'esclavage les fils d'Israël.

Saül, alors roi d'Israël, promet à celui qui vaincra Goliath, de le couvrir d'or, de lui donner sa fille Mikhal en mariage. Et même, de l'exempter d'impôts et taxes.

David -"le bien-aimé"- est un pâtre de Bethléem, le plus jeune des fils de Jessé. Il fait paître le troupeau de son père.

Trop jeune pour combattre. Il vient ravitailler en nourriture ses frères, engagés dans l'armée de Saül.

Pas de volontaire, des richesses promises : "Pourquoi pas moi ?".

il demande à rencontrer le roi Saül, le convainc de le laisser affronter Goliath. Saül accepte.

David est rabroué par son frère aîné. Il ne parvient pas à porter les armes que le roi Saül met à sa disposition. Il part affronter Goliath avec son seul bâton de berger, sa fronde et cinq pierres plates



I Samuel 17, verset 48-51.

« Dès que le Philistin s'est levé, il marche et s'approche à la rencontre de David. David se hâte, il court au front de bataille à la rencontre du Philistin. David porte la main à sa sacoche, en tire une pierre et la lance avec sa fronde. Il frappe le Philistin au front, la pierre s'enfonce dans son front : Goliath tombe la face contre terre. […] David court et se tient debout sur le Philistin. Il prend son épée, la tire du fourreau. Il met Goliath à mort et avec elle, lui coupe la tête. Les Philistins voient que leur héros est mort et ils s'enfuient. »



*



Samuel est prophète, Juge des Israélites. Mort à Ramah en Benjamin, XIe siècle avant J.-C.

Adversaire des Philistins, le fondateur de la monarchie israélite. Il choisit Saül, premier roi ; pour lui succéder, il sacre secrètement David.



Les Juges. Monarchie instituée avec l'assentiment du grand prêtre : Saül, premier roi, fonction sacrée et politique.

Saül -"désiré"- premier roi, de la tribu de Benjamin Gabaa en Benjamin, 1035-mont Gelboé, Beth-Shéan, 1015 avant J.-C. 20 ans

Désigné par Samuel, Saül affermit la royauté, combat les Amalécites (nomades édomites), les Edomites (royaume au sud de la mer Morte) et les Philistins. Il se rend impopulaire, jalouse le pouvoir religieux de Samuel, qui à sa mort, sacrera son gendre David.



David est poète, écuyer musicien du roi Saül. Il charme le roi par ses psaumes, qu'il accompagne à la harpe. Il joue une musique apaisante, seule à même de tirer le roi Saül de ses accès de dépression. Le musicien favori du roi, qui lui donne la main de sa fille cadette Mikhal.



David est pieux, profondément attaché à Yahvé YHWH. "Je suis Celui qui est", dont il est interdit de prononcer le nom.

Ex 20:7. Troisième commandement. « Tu n'invoqueras pas le nom de YHWH ton Dieu en vain ».



Avant son combat contre Goliath, David voit son destin tracé : le prophète Samuel vient l'oindre en secret chez Jessé, à Bethléem. Il sera le futur roi d'Israël.

David combat Goliath et triomphe au nom de Yahvé. Pas au nom du roi Saül.



*



L'attitude du géant Goliath rappelle les scènes rapportées dans les épopées d'Homère. Les chefs grecs et troyens se lancent des défis et sont les champions de leur camp.



Récit différent, dans la Bible. La guerre entre les Philistins et Israël est conduite par David.

Il se sent “fatigué”, ses compagnons décident de poursuivre le combat à sa place.

Goliath de la ville de Gath est tué par l'un des compagnons de David.



Samuel, verset 19 “Il y a un combat contre les Philistins à Gov. Elhânan, fils de Yaaré-Oreguim, de Bethléem, abat Goliath de Gath, dont la lance a un bois pareil à une ensouple de tisserand.”



Après la victoire inespérée contre Goliath, David devient célèbre ; ses louanges sont chantées dans “toutes les villes d'Israël”.

David obtient la main d'une fille de Saül. Pas l'aînée, mais la cadette, Mikhal. Il doit verser une dot : Saül lui réclame cent prépuces de Philistins.

"David se lève, part avec ses hommes et tue 200 Philistins. Il rapporte leurs prépuces et les livre tous au roi, afin de devenir son gendre."



La faveur royale ne dure pas.

Samuel, verset 21. David fuit la jalousie de Saül.

David est contraint de quitter la Cour. Saül cherche à le faire assassiner.



Une amitié indéfectible s'établit entre David et Jonathas, le fils de Saül. Conquis par la prestance et la gloire du fier berger, Jonathas partage tout avec lui, ses vêtements, ses armes. David devra la vie à l'affection de Jonathas.

Héros national, David est un fugitif poursuivi par le roi Saül.

Il vit de rapines et de coups de main dans les terres désertiques au sud de Juda, chef d'une bande de cinq à six cents compagnons hors-la-loi.

Tradition alors au Proche-Orient : les exilés politiques ou économiques, exclus des centres habités, vivent de brigandage. "Habiru" -réfugiés. Méso­potamie- ou "Apiru" -Levant. Nomades, semi-sédentaires, hors-la-loi, marginaux, rebelles, esclaves, travailleurs migrants, etc. Certains sont mercenaires auprès des roitelets locaux.



Ainsi, David se met au service des Philistins -le roi Akish, de la ville de Gath. La ville de Goliath.



1010 ou 1000 avant J.-C. Bataille de Gelboé. Saül contre les Philistins. Défaite. Saül se donne la mort ou se laisse massacrer. Mort de son fils Jonathas.



Deux royaumes, Israël et Juda.

David est un meneur de bande renommé. La tribu de Juda l'élit chef coutumier. Et non Ishbaal, un des fils de Saül.

David s'installe dans sa première capitale, Hébron.

Sept ans et demi plus tard, il est proclamé roi par l'ensemble des tribus confédérées d'Israël.

David fait transporter l'Arche d'Alliance à Jérusalem, nouvelle capitale politique et religieuse des deux royaumes.

David, habillé d'un vêtement de lin, danse devant le Seigneur, tournoie de toutes ses forces.



Or, alors que l'arche du Seigneur entre dans la Cité de David, Mikhal, fille de Saül, se penche par la fenêtre : elle voit le roi David qui saute et tournoie devant le Seigneur. Dans son cœur, elle le méprise.



David, prêtre, prophète et roi. Il s'habille avec un vêtement de prêtre -ephod de lin-, offre des sacrifices et bénit le peuple. Il danse, ainsi que certains prophètes -danse extatique, transe, état propice pour prophétiser. Il perd sa dignité, s'oublie lui-même, s'humilie. Mikhal le lui reproche amèrement.



Pour abriter l'Arche d'Alliance, le premier temple de Jérusalem sera construit par le roi Salomon, fils de David, sur le mont Moriah -X e siècle av. J. -C.



Souverain du royaume Israël-Juda, deux royaumes, un même roi. Roi d'Israël.

David a vaincu Goliath, exploit essentiel pour fonder sa légende ; il est le fondateur de la maison royale de Juda. Il assure au peuple d'Israël, les bienfaits de l'alliance avec Yahvé.



*



Vraisemblablement, non pas succession, mais coexistence entre

le territoire d'Israël -au nord, plus étendu, plus riche, plus peuplé -40 000 habitants-

et le territoire de Juda -au sud, -5 000 habitants.



Tantôt rivaux, tantôt alliés contre les Philistins, les deux ensembles évoluent progressivement de la tribu vers l'État -ainsi que leurs voisins du Proche-Orient occidental.

Ou une structure politique, associant

l'organisation tribale, propre aux premiers Israélites historiques -vers 1100-1000 av. J.-C.-

et les cités-États cananéennes déliquescentes, de la seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C., telle Jérusalem. La capitale dont se dote David : modeste bourgade -quelques centaines d'habitants- dépourvue de fortifications. Elle restera ainsi, longtemps encore.



*



David. Second roi des Israélites 1015 à 975 avant J.-C. 40 ans

"Roi David" : inscription araméenne découverte en 1993 à Tel Dan. Preuve historique indéniable du statut de David, fondateur de dynastie.

Tel Dan est un tel situé dans le nord d'Israël, au nord du kibboutz Dan. La stèle de Tel Dan est une stèle de basalte érigée par un roi araméen au IXe – VIIIe siècle av. J.-C., dans le nord d'Israël.

Six caractères en alphabet phénicien signifient en araméen, la « Maison de David ». La première identification du roi « David » sur un site archéologique.



Selon les épisodes de la Bible, David est

héros guerrier,

chef d'une bande de hors-la-loi,

l'un des modèles de la royauté israélienne. il met en place les éléments d'une monarchie centralisée puissante -conseil du roi, administration, fonctionnaires, armée.

fondateur d'une dynastie. David, son fils Salomon, ...



Homme, il est faible, victime de ses passions. Il fait assassiner Urie le hittite -officier dans son armée- pour épouser sa veuve, Bethsabée.

il ne sait pas dominer les intrigues fomentées par ses épouses et fils -Amnon viole sa sœur Tamar et ivre, se fait tuer deux ans après par leur frère Absalom.



il achève son existence, vieillard sénile.



Livre des Rois, premier chapitre, premier verset. "Le roi David est vieux, chargé de jours ; on l'enveloppe de vêtements, sans qu'il en soit réchauffé".

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659 ans avant J.-C.

Palestine, ville de Béthulie -près de Naplouse -50 km nord Jérusalem

Ancien Testament. Livre deutérocanonique, livre de Judith



Guerre contre le roi perse Arphaxad. Les peuples situés à l'ouest refusent de soutenir la guerre, fournir des soldats. Le roi d'Assyrie, Nabuchodonosor (19 ans), qui vient de vaincre les Mèdes -Iran actuel-, envoie le général Holopherne, afin de mener une expédition punitive.



Le général Holopherne, le bourreau du prophète Isaïe, qu'il fit scier par le milieu du corps entre deux planches. Il marche contre les Ismaélites, les Madianites et les peuples voisins de la Judée, à la tête d'une armée de 120 000 hommes d'infanterie et de 12 000 chevaux. Il répand la terreur sur son passage.



Holopherne soumet rapidement la région Mais la ville de Béthulie bloque sa progression. Achior, chef de guerre des Ammonites, informe le général que si Israël a un comportement irréprochable, aucune armée ne pourra le vaincre, car Yahveh leur dieu protégera Israël.

Ce discours irrite Holopherne. Il congédie Achior et le livre aux habitants de Béthulie, qui lui réservent un bon accueil. Holopherne monte le siège de la ville de Béthulie.

Encouragés par Eliachim, le grand prêtre de la cité, les habitants résistent.

Holopherne sait que les réserves d'eau de la ville sont limitées ; la ville se rendra bientôt.



Vingt jours passent. L'eau manque dans les citernes. La famine menace. Les tensions s'exacerbent, entre les partisans de la négociation et les partisans de la résistance acharnée, qui comptent sur l'intervention de Dieu.

Avant de prendre la décision de se rendre ou non, le roi Ozias décide de patienter cinq ultimes jours.



Judith -femme de la tribu de Judas- veuve du riche Manassès depuis trois ans et demi. Elle vit dans la retraite, la pratique d'une piété austère et un jeûne perpétuel, que seuls interrompent le sabbat et les jours de fête. Sa vertu éprouvée fait taire la médisance (VIII, 1-8).

La rumeur court que Béthulie se rendra dans cinq jours, si le secours ne vient pas. Elle mande les dignitaires, le conseil du roi, leur reproche leur pusillanimité, relève leur courage.

Elle leur promet la délivrance, avant cinq jours écoulés, s'ils s'en rapportent pleinement à elle. Judith a un plan qu'elle garde secret. Les murs ont des oreilles. Les dignitaires consentent à tout (v. 9-36).

Après leur départ, Judith s'enferme dans son oratoire. Là, revêtue d'un cilice (d'après la Vulgate), la tête couverte de cendres, elle adresse à Yahveh une longue et fervente prière (IX).

Dieu ajoute à sa beauté naturelle, un éclat surhumain (Vulgate).

Elle reprend les parures d'autrefois, du temps du riche Manassès, depuis longtemps remisées dans un placard.



Elle sort de la ville. Sa servante porte de la nourriture pure casher et des cruches de vin fort.

Les femmes se présentent à l'entrée du camp ennemi. La beauté de Judith lui permet d'avoir une entrevue immédiate avec le général Holopherne.

Accueillie avec bienveillance, elle expose à Holopherne, les motifs de sa venue : Béthulie ne résistera pas longtemps. Les habitants, tenaillés par la famine, consomment des aliments interdits par la Loi de Moïse. Dieu s'irrite contre eux. Leur perte est inéluctable.

Judith se réfugie auprès du puissant chef assyrien : Dieu lui destine la victoire (XI).



Aveuglé par sa concupiscence, Holopherne est abusé par les paroles de Judith. Elle le subjugue, endort sa méfiance. Il ne décèle pas le piège, la ruse de guerre, fomentée par la belle transfuge.

Holopherne est flatté, il invite Judith à sa table. Elle refuse, prétextant l'observation exacte de la Loi de Moïse. Elle vaque libre dans le camp ; le matin, autorisée à s'éloigner du camp pour prier et procéder aux ablutions rituelles.

le quatrième jour, Holopherne envoie l'eunuque Bagoas, prier instamment Judith d'assister à un festin, dans la tente du général. Judith accepte, mais ne consomme que les mets purs cuisinés par sa servante. Sa beauté inspire au chef ennemi une violente passion, que le vin fort de Béthulie exacerbe (XII).

La nuit venue, les invités se retirent. Judith reste seule avec Holopherne, plongé dans l'ivresse. Dehors, la servante surveille les abords de la tente. Judith invoque dans son cœur, le Dieu des forts.



Judith, 13, 6-10. Elle s'avance vers la traverse du lit proche de la tête d'Holopherne, en détache son cimeterre. Elle s'approche de la couche, saisit la chevelure de l'homme et dit :

"Rends-moi forte en ce jour, Seigneur, Dieu d'Israël !"

Par deux fois elle le frappe au cou, de toute sa force, et détache sa tête. Elle fait rouler le corps loin du lit et enlève la draperie des colonnes. Elle sort et donne la tête d'Holopherne à sa servante, qui la met dans la besace. Toutes deux sortent du camp -elles ont coutume de le faire pour aller prier.



Elles parviennent sous les murs de Béthulie. Cris d'enthousiasme, bénédictions, actions de grâce, joie délirante, (XIII). Achior l'Ammonite se convertit au culte de Yahveh devant Eliachim, le grand prêtre de la cité. Sur les conseils de Judith, le roi Osias fait suspendre la tête d'Holopherne, au sommet des murailles.

Les soldats de Béthulie se préparent à une sortie générale, dès le point du jour.



Les Assyriens attaqués avec furie courent réveiller leur général ; ils découvrent sur le sol, le cadavre sanglant (XIV). La panique s'empare d'eux, ils prennent la fuite : leur déroute est complète.

Avertis, les Juifs des villes voisines harcèlent les fuyards. Le butin est immense.



Judith consacre à Dieu sa part de butin. Elle reste fidèle à la mémoire de son époux Manassès, vit entourée de l'admiration et de la vénération des habitants. Elle représente la fidélité, la chasteté et la continence.

Elle meurt à l'âge de cent cinq ans.



Durant sa vie et plusieurs années après sa mort, aucun ennemi n'inquiète Israël.

« L'anniversaire de sa victoire fut compté par les Hébreux au nombre des jours saints. Ils célèbrent ce jour, jusqu'à l'heure actuelle » (Vulgate, XVI).



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Palestine

609 avant J.-C. Après les Égyptiens, les Babyloniens arrivent et soumettent les Hébreux qui après deux tentatives de révolte, sont déportés en Babylonie.

597 à 538 avant J.-C. 60-70 ans, période de l'Exil ou captivité de Babylone.

La ville de Jérusalem est pillée et le Temple, détruit.

Le Premier Temple ou Temple de Salomon a été construit, d'après la Bible, par le roi Salomon (au X e siècle av. J. -C. ). Destruction par Nabuchodonosor. Nul ne sait ce qu'il est advenu de l'Arche d'Alliance après la chute du Temple de Salomon. Elle disparaît dans les récits bibliques. Elle n'est pas dans la liste des objets pris dans le Temple de Salomon. Elle n'est pas dans la liste des objets ramenés de Babylone en 538 avant J.-C., après l'exil.

L'élite du pays, religieuse, politique et économique est déportée, mais non pas la population rurale. Les conditions d'existence semblent s'être rapidement améliorées sur place. Des tablettes administratives en cunéiforme retrouvées dans le palais royal de Nabuchodonosor à Babylone mentionnent la distribution de rations au roi Joaquin de Juda, à cinq princes judéens, ainsi qu'à d'autres membres de l'élite de Juda. Aux côtés de déportés de haut rang originaires d'autres royaumes. Ils vivent dans le palais royal, en otages, mais sont traités en accord avec leur rang.

La communauté hébraïque ne perd pas sa cohésion et conserve -non sans traverser une grave crise morale- un sérieux espoir de restauration.



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Babylone -Porte du Dieu- 2350-2150 avant JC, ville fondée par les Akkadiens.

Sur l'Euphrate, Irak actuel, à 100 km au sud de Bagdad -près de la ville moderne de Hilla.



Ière dynastie amorrhéenne 1830-1530 avant J.-C. Hammourabi -6ème roi- fait de Babylone sa capitale.

Il unifie et agrandit le royaume par les armes.

Le Code d'Hammourabi est une stèle cylindrique en diorite. Recueil de lois gravées en cunéiforme -caractères en forme de coins- qui codifie la jurisprudence du temps d'Hammourabi et révèle de nombreux aspects de la vie à Babylone.

Dès le IVe millénaire avant J.-C. Les Sumériens. L'écriture cunéiforme est faite d'idéogrammes puis de syllabes. XIVe siècle avant J.-C., écriture alphabétique, elle sert à la transcription de l'akkadien.



Incursions des Kassites, soulèvement des Sumériens et de l'Assyrie, affaiblissement des souverains.

L'invasion hittite met fin à la Ière dynastie.

Babylone est rasée.

Jusqu'en 1160 avant JC, les Kassites gouvernent le pays qui passe ensuite sous domination assyrienne VIII-VII siècle avant J.-C.

Révolte des Babyloniens, aidés des Mèdes, le pays est libéré. Prise de Ninive en 612 avant J.-C.



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Babylone -ou Babel- la Grande Prostituée

VIIe siècle avant J.-C. Jérémie 51:7. « Babylone a été une coupe d'or dans la main de Dieu, elle enivrait toute la terre. Les nations ont bu de son vin. De ce fait, les nations continuent d'agir follement ».



Nabuchodonosor II, roi de Babylone 605-562 avant J.-C.

Fils de Nabopolassar. Son nom signifie « Ô Nabû, protège mon fils aîné ». Dans une inscription, Nabuchodonosor s'annonce « bien-aimé » et « favori » de Nabû. Nabû est la divinité babylonienne de la sagesse, et le fils du dieu Marduk.

Il instaure le nouveau royaume de Babylone et fait faire d'importants travaux de construction à Babylone -palais, temples, fortifications. Capitale politique et religieuse.



La ville est construite sur un plan rectangulaire, entourée d'infranchissables fortifications. La porte Ishtar donne accès au quartier des bâtiments officiels. Les temples ont des dimensions rigoureusement établies, selon les règles des nombres sacrés.

Temples d'Ashtart ou Ishtart, de Mardouk, de Ninourta, de Goula,

la tour à étages -ziggourat. « Hauteur, sommet, tour d'un temple ». Construite au nord de l'Esagil -le temple principal du dieu Marduk, situé dans le quartier sacré de Babylone, dont il est la divinité tutélaire.

l'Etemenanki est une ziggourat de sept étages, dédiée au dieu Mardouk,« le temple de la fondation du Ciel et de la Terre ». Elle a vraisemblablement inspirée l'épisode biblique de la tour de Babel.

Genèse (Gn 11,1-9). « Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Les hommes se disent l'un à l'autre : "Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre."

L'Éternel dit : "Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu'ils auraient projeté. Descendons et là, confondons leur langage, afin qu'ils n'entendent plus la langue, les uns des autres."

L'Éternel les disperse loin de là sur la face de toute la terre et leur donne tous un langage différent ; ils cessent de bâtir la ville.

On l'appela du nom de Babel. Là, l'Éternel confondit le langage de toute la terre. De là, l'Éternel dispersa les hommes sur la face de toute la terre. »



Les jardins suspendus du palais de Nabuchodonosor sont célèbres -seconde des Sept Merveilles du monde antique, après la pyramide de Khéops à Gizeh, en Égypte. L'eau est amenée par des canaux. Le système semble correspondre à la “vis d'Archimède” ou vis hydraulique, qui fonctionne grâce à des hommes qui l'actionnent en permanence.

Après deux campagnes en Palestine, Nabuchodonosor prend Jérusalem en 587-586 avant J.-C. et déporte les Hébreux -captivité de Babylone.

Il arbitre un différend entre les Mèdes et les Lydiens et organise une expédition en Égypte.

Après une période de troubles, le Perse Cyrus II entre en 539 avant J.-C. à Babylone, où il est accueilli en libérateur. La Babylonie devient une province de l'Empire perse.

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Jordanie actuelle, immense falaise à 32 kilomètres au sud-ouest de Madaba.

Le roi Alexandre Jannaeus 127 à 76 av. J.-C. fait ériger la forteresse sur le site de Macheronte, vers 90 avant J.-C. Elle surplombe à l'Ouest la mer Morte et s'ouvre à l'Est, sur les routes d'Arabie et d'Orient.

Détruite en -57, par Aulus Gabinius, un général de Pompée.

Vers -30, Hérode Ier le Grand 76 à 4 av. J.-C. roi de Judée, fait construire sa cité-palais.

Sur le site, des ostraca -tessons de poterie utilisés pour écrire- comportant des inscriptions araméennes, hébraïques, grecques et latines. Des pièces en céramique, récipients de cuisine, bocaux de stockage, amphores.



Galilée. Ses indicateurs lui rapportent les informations. Hérode le Grand redoute l'arrivée d'un messie pour les Juifs -fort ascendant, fanatique, il pourrait inciter le peuple à se rebeller contre l'occupant. Sectes imprévisibles. Il ordonne le massacre de tous les enfants de moins de deux ans, dans la région de Bethléem.



Quelques décennies plus tard, un prophète exalté -Jean- annonce l'arrivée du messie.

Son influence s'accroît. Jean est véhément, dénonce le mariage contraire à la Loi, du tétrarque Hérode Antipas -l'un des fils d'Hérode Ier- avec sa belle-sœur Hérodiade. Elle a quitté le demi-frère d'Antipas.

Hérode Antipas 20 avant J.-C. à 39 après J.-C. fait arrêter Jean, emprisonné dans la forteresse de Macheronte.



Pour laver son honneur et sa réputation, Hérodiade tente d'obtenir d'Hérode Antipas, la mort de Jean. Le tétrarque hésite. Jean est un prédicateur parmi d'autres, d'une secte parmi d'autres, son exécution risque d'entraîner des troubles dans le peuple.



Pour son anniversaire, Hérode Antipas offre un festin aux dignitaires de Galilée.

Salomé -"Paix", "Plénitude"-, sa fille, danse et subjugue le tétrarque. Ivresse de la fête, serment public :

« Demande-moi ce que tu voudras. Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume ».

Aparté, conversation entre Hérodiade et Salomé. Elle réclame à son père, la tête de Jean ; sur un plateau.

Hérode Antipas accède à sa demande. Jean est décapité.



Plus tard, Antipas est vaincu par son premier beau-père, Arétas IV, lors d'une bataille. Il perd son armée. Les Romains, irrités par son pouvoir excessif, exilent Antipas dans le sud de la Gaule, à Lugdunum Convenarum, le Lyon des Convènes. Actuel Saint-Bertrand-de-Comminges -Haute-Garonne, piémont des Pyrénées centrales. Hérodiade le suit dans ce lointain exil.



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