Il est tard....ou tôt c'est selon....et je pense simplement à Camus en vous lisant... Avons-nous le choix ? Face à l' Absurde du monde pour quelle option opter ? Faut relever ses manches ! sinon reste le choix du suicide. C'est notre seule liberté en définitive.
Sisyphe peut-il être heureux ?
« Vivre une expérience, un destin, c’est l’accepter pleinement. Or on ne vivra pas ce destin, le sachant absurde, si on ne fait pas tout pour maintenir devant soi cet absurde mis à jour par la conscience… Vivre, c’est faire vivre l’absurde. Le faire vivre, c’est avant tout le regarder… L’une des seules positions philosophiques cohérentes, c’est ainsi la révolte. Elle est un confrontement perpétuel de l’homme et de sa propre obscurité. Elle remet le monde en question à chacune des secondes… Elle n’est pas aspiration, elle est sans espoir. »
Merci pour les apports... Sisyphe heureux ? Il m'arrive d'y penser oui. Accomplir deux fois la même tache est impossible car le niveau de conscience diffère à chaque instant. Débattre de l'absurde l'est-il ? Tôt ou tard, c'est létal... Il me semble qu'ici Marc a voulu proposer une vision "simple et tranquille" ... Il n'y a rien à faire, alors restons centrés sur l'observation "naturelle" de ce qui est.
J'aime beaucoup le commentaire d'Anna. Tôt ou tard, peu importe. La révolte, le questionnement permanent, c'est précisément la liberté de ne pas accepter sans broncher notre simple condition d'homme, mais de la faire évoluer.
merci ...entre l' Absurdité de notre condition et cette quête de sens qui nous taraude, j'aime à penser qu'il y a un petit espace où l'on pourrait jouer à saute-mouton entre les deux pôles, un coup aimantés un coup qui se repoussent....une petite marge où on aurait les deux pieds bien ancrés dans la boue qui nous échoit, et la tête dans le ciel...
bon j'arrête, plus on cherche plus on se perd
les mots se tordent et peuvent signifier tout et son contraire
Si je ne suis que ce que la vie (ou Dieu) a fait de moi, cela sous-entend, non pas que je ne peux pas agir autrement, car je le peux, mais que même si j'agis autrement, c'est encore la vie (ou Dieu) qui me le permet. Cela me semble un brin alambiqué, ou trop simpliste. Je suis d'accord que tout survient malgré, en dépit de nous, et que ce qui nous constitue souvent nous dépasse (inconscient,...). Je suis d'accord aussi que la recherche libre est, par essence, de la curiosité, mais qui ne découle pas forcément de l'insatisfaction ou de l'incomplétude. Je crois que finalement, où Dieu est ou où Dieu n'est pas importe peu. SI vous ne connaissez pas, lisez Philippe Guillemant, ce n'est pas exactement le même sujet, mais il l'élargit considérablement.
Merci pour l'apport... Je suis Dieu, cela me parait indubitable. Au moins en une infime partie, un de ses atomes, donc sa totalité. Je ne peux donc avoir une vision de "où suis-je" ou pas... Je suis Dieu chaque fois que je respire en profondeur, même tenaillé par le doute, même terrassé par l'ampleur de la proposition... Donc je n'ai plus rien à chercher, et je me sens libre... Non ? Sourire...
La liberté, la vraie, réside-t-elle dans le fait de ne rien avoir à chercher, ou dans le fait de rien avoir à prouver ? Dire trouver à la place de prouver me semblait trop simple, non ? Sourire bis ...
"La question de la recherche est ambiguë : comment pourrait-il y avoir une recherche libre alors même qu’elle provient presque toujours d’un sentiment d’insatisfaction, d’incomplétude ? Toute insatisfaction révèle une incapacité à prendre les choses telles qu’elles sont, et par conséquent oriente la recherche. L’orientation indique un choix, le choix une réaction, la réaction un conditionnement.
D’autre part, si on porte un regard honnête sur soi-même, sur les circonstances et les conditions de sa propre existence quotidienne, comment peut-on prétendre être pour quoi que ce soit dans la moindre entreprise, dans la moindre perception ? Quoi qu’il se produise dans notre vie, qu’il s’agisse de notre univers psychique ou du monde extérieur, tout survient malgré nous, en dépit de nous, échappe à notre contrôle, à notre volonté. Nos émotions, nos sensations, nos pensées, nos désirs, nos choix, nos décisions importantes s’avèrent finalement ne pas être produites par un quelconque " soi-même ". Aucun d’entre nous ne peut prétendre être le créateur ou le maître de sa vie… Au contraire, l’évidence s’impose que je ne puis penser, ressentir, éprouver, agir autrement que comme je pense, ressens, éprouve, agis ; et ce qui me fait penser, ressentir, éprouver, agir ainsi ne m’appartient pas, n’est pas sous mon contrôle. Paradoxalement, cette évidence soulage du poids de celui qu’on se raconte être et de ses fantasmes de libération, d’éveil, de recherche spirituelle
Evidemment, cette vision donne une autre perspective aux allégations de libre arbitre et à ce qu’on peut dénommer la mégalomanie individuelle commune, qui consiste à se considérer indispensable, responsable. Ce qu’on est, ce qu’on pense, ce qu’on sent, ce qu’on fait, rien de cela ne provient de soi-même ! Aucune raison, donc, d’être fier ou honteux, aucune raison de se lamenter sur de prétendus échecs ou de se glorifier d’apparentes réussites. La vie agit à travers nous, se sert de nous ; le reconnaître libère de la formidable tension générée par la croyance en sa responsabilité individuelle. On ne se prend plus pour Dieu quand on voit que c’est la vie qui fait de nous ce que nous sommes, et que notre soi-disante autonomie est relative à la perspective depuis laquelle on regarde. (…)
Déclarer qu’il n’y a pas de libre recherche ne signifie pas, comme certains instructeurs spirituels le prétendent, qu’on va alors mener sa vie ballotté comme une plume par le vent, suivant nécessairement la pente de ses plus vils instincts (vision par ailleurs très judéo-chrétienne). Tel que je le vois, on fait ce qu’on a à faire, ce qu’on sent ou croit devoir faire, mais on sait qu’en réalité il serait plus juste de dire que ça se fait plutôt qu’on le fait.
Dans les cas de figure que nous venons de survoler, il apparaît qu’aucune recherche ne peut se prétendre libre.
Ce n’est pas mon langage habituel, mais je pourrais dire, comme certains, que seul Dieu est.
" Un homme avait dit à un jeune garçon qu’il lui donnerait un dollar s’il lui disait où se trouvait Dieu. Le garçon répliqua qu’il lui en donnerait deux s’il lui disait où Dieu n’est pas. "
Rabbi David Hartman"
MARC MARCISZEWER " Des malentendus de la recherche " revue, 3ème Millénaire, n° 72
ou tôt
· Il y a plus de 6 ans ·c'est selon
:)
anna-c
peut-être me trouverez vous "hors sujet"
· Il y a plus de 6 ans ·mais c'est ce que je disais "il est tard" :(
anna-c
Il est tard....ou tôt c'est selon....et je pense simplement à Camus en vous lisant...
· Il y a plus de 6 ans ·Avons-nous le choix ? Face à l' Absurde du monde pour quelle option opter ?
Faut relever ses manches ! sinon reste le choix du suicide. C'est notre seule liberté en définitive.
Sisyphe peut-il être heureux ?
« Vivre une expérience, un destin, c’est l’accepter pleinement. Or on ne vivra pas ce destin, le sachant absurde, si on ne fait pas tout pour maintenir devant soi cet absurde mis à jour par la conscience… Vivre, c’est faire vivre l’absurde. Le faire vivre, c’est avant tout le regarder… L’une des seules positions philosophiques cohérentes, c’est ainsi la révolte. Elle est un confrontement perpétuel de l’homme et de sa propre obscurité. Elle remet le monde en question à chacune des secondes… Elle n’est pas aspiration, elle est sans espoir. »
anna-c
Merci pour les apports... Sisyphe heureux ? Il m'arrive d'y penser oui. Accomplir deux fois la même tache est impossible car le niveau de conscience diffère à chaque instant.
· Il y a plus de 6 ans ·Débattre de l'absurde l'est-il ? Tôt ou tard, c'est létal...
Il me semble qu'ici Marc a voulu proposer une vision "simple et tranquille" ... Il n'y a rien à faire, alors restons centrés sur l'observation "naturelle" de ce qui est.
douxfoutropforever
J'aime beaucoup le commentaire d'Anna. Tôt ou tard, peu importe. La révolte, le questionnement permanent, c'est précisément la liberté de ne pas accepter sans broncher notre simple condition d'homme, mais de la faire évoluer.
· Il y a plus de 6 ans ·Lux Fieri
merci ...entre l' Absurdité de notre condition et cette quête de sens qui nous taraude, j'aime à penser qu'il y a un petit espace où l'on pourrait jouer à saute-mouton entre les deux pôles, un coup aimantés un coup qui se repoussent....une petite marge où on aurait les deux pieds bien ancrés dans la boue qui nous échoit, et la tête dans le ciel...
· Il y a plus de 6 ans ·bon j'arrête, plus on cherche plus on se perd
les mots se tordent et peuvent signifier tout et son contraire
continuons de vivre, bon an mal an....
La tête dans le ciel !
anna-c
Si je ne suis que ce que la vie (ou Dieu) a fait de moi, cela sous-entend, non pas que je ne peux pas agir autrement, car je le peux, mais que même si j'agis autrement, c'est encore la vie (ou Dieu) qui me le permet. Cela me semble un brin alambiqué, ou trop simpliste. Je suis d'accord que tout survient malgré, en dépit de nous, et que ce qui nous constitue souvent nous dépasse (inconscient,...). Je suis d'accord aussi que la recherche libre est, par essence, de la curiosité, mais qui ne découle pas forcément de l'insatisfaction ou de l'incomplétude. Je crois que finalement, où Dieu est ou où Dieu n'est pas importe peu. SI vous ne connaissez pas, lisez Philippe Guillemant, ce n'est pas exactement le même sujet, mais il l'élargit considérablement.
· Il y a plus de 6 ans ·Lux Fieri
Merci pour l'apport... Je suis Dieu, cela me parait indubitable. Au moins en une infime partie, un de ses atomes, donc sa totalité. Je ne peux donc avoir une vision de "où suis-je" ou pas... Je suis Dieu chaque fois que je respire en profondeur, même tenaillé par le doute, même terrassé par l'ampleur de la proposition... Donc je n'ai plus rien à chercher, et je me sens libre... Non ? Sourire...
· Il y a plus de 6 ans ·douxfoutropforever
La liberté, la vraie, réside-t-elle dans le fait de ne rien avoir à chercher, ou dans le fait de rien avoir à prouver ? Dire trouver à la place de prouver me semblait trop simple, non ? Sourire bis ...
· Il y a plus de 6 ans ·Lux Fieri
"La question de la recherche est ambiguë : comment pourrait-il y avoir une recherche libre alors même qu’elle provient presque toujours d’un sentiment d’insatisfaction, d’incomplétude ? Toute insatisfaction révèle une incapacité à prendre les choses telles qu’elles sont, et par conséquent oriente la recherche. L’orientation indique un choix, le choix une réaction, la réaction un conditionnement.
· Il y a plus de 6 ans ·douxfoutropforever
D’autre part, si on porte un regard honnête sur soi-même, sur les circonstances et les conditions de sa propre existence quotidienne, comment peut-on prétendre être pour quoi que ce soit dans la moindre entreprise, dans la moindre perception ? Quoi qu’il se produise dans notre vie, qu’il s’agisse de notre univers psychique ou du monde extérieur, tout survient malgré nous, en dépit de nous, échappe à notre contrôle, à notre volonté. Nos émotions, nos sensations, nos pensées, nos désirs, nos choix, nos décisions importantes s’avèrent finalement ne pas être produites par un quelconque " soi-même ". Aucun d’entre nous ne peut prétendre être le créateur ou le maître de sa vie… Au contraire, l’évidence s’impose que je ne puis penser, ressentir, éprouver, agir autrement que comme je pense, ressens, éprouve, agis ; et ce qui me fait penser, ressentir, éprouver, agir ainsi ne m’appartient pas, n’est pas sous mon contrôle. Paradoxalement, cette évidence soulage du poids de celui qu’on se raconte être et de ses fantasmes de libération, d’éveil, de recherche spirituelle
· Il y a plus de 6 ans ·Evidemment, cette vision donne une autre perspective aux allégations de libre arbitre et à ce qu’on peut dénommer la mégalomanie individuelle commune, qui consiste à se considérer indispensable, responsable. Ce qu’on est, ce qu’on pense, ce qu’on sent, ce qu’on fait, rien de cela ne provient de soi-même ! Aucune raison, donc, d’être fier ou honteux, aucune raison de se lamenter sur de prétendus échecs ou de se glorifier d’apparentes réussites. La vie agit à travers nous, se sert de nous ; le reconnaître libère de la formidable tension générée par la croyance en sa responsabilité individuelle. On ne se prend plus pour Dieu quand on voit que c’est la vie qui fait de nous ce que nous sommes, et que notre soi-disante autonomie est relative à la perspective depuis laquelle on regarde. (…)
Déclarer qu’il n’y a pas de libre recherche ne signifie pas, comme certains instructeurs spirituels le prétendent, qu’on va alors mener sa vie ballotté comme une plume par le vent, suivant nécessairement la pente de ses plus vils instincts (vision par ailleurs très judéo-chrétienne). Tel que je le vois, on fait ce qu’on a à faire, ce qu’on sent ou croit devoir faire, mais on sait qu’en réalité il serait plus juste de dire que ça se fait plutôt qu’on le fait.
Dans les cas de figure que nous venons de survoler, il apparaît qu’aucune recherche ne peut se prétendre libre.
Ce n’est pas mon langage habituel, mais je pourrais dire, comme certains, que seul Dieu est.
" Un homme avait dit à un jeune garçon qu’il lui donnerait un dollar s’il lui disait où se trouvait Dieu. Le garçon répliqua qu’il lui en donnerait deux s’il lui disait où Dieu n’est pas. "
Rabbi David Hartman"
MARC MARCISZEWER " Des malentendus de la recherche " revue, 3ème Millénaire, n° 72
douxfoutropforever
Si ça vous tente de lire et d'en parler... :)
· Il y a plus de 6 ans ·douxfoutropforever