Réfection(22)
Alain Balussou
Pièce 22 de La fin de l'autarcie
Réfection
L'horloge est électrifiée.
Les durs ne venaient à l'église
que pour écouter, et le disent,
le pas lourd de son balancier,
ou pour la teinture profane
des soirs de mai, Mois de Marie,
l'incantation des litanies
et l'odeur des fleurs qui se fanent,
les tapis de roses, d'œillets,
que les mains d'enfants idolâtres
lançaient sur la statue de plâtre
en leur avatar effeuillé.
Dans le chœur on n'a pas touché
à ce carré de mosaïques,
les cuivres des fêtes laïques
une fois l'an s'y installaient,
venus accompagner la messe
de la chorale hallucinée.
Les mêmes, la même journée
après les agapes épaisses,
l'orchestre, faisaient lentement
aux ombres du mail agréables,
sous les yeux de toutes ces tables
valser les couples, les amants.
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magnifique, on sent ce rythme du balancier et de la valse
· Il y a environ 7 ans ·Susanne Derève
J'entends le bruit de l'horloge avant l'électricité, et ce volume terrible des cuivres où les dimanches ordinaires il n'y avait que l'harmonium de Marie-Jeanne. Là, je mélange un peu car ce n'était pas les mêmes jours
· Il y a environ 7 ans ·Alain Balussou
Bien écrit, bien "balancé"... Fin superbe, bravo !
· Il y a environ 7 ans ·zinzinette
Aucun mérite, tout est vrai, je ferme les yeux et je vois .
· Il y a environ 7 ans ·Alain Balussou