Remanier mes phrases

Remanier mes phrases jusqu'à l'excès, jusqu'à me faire mal au coeur, celui qui n'ose battre devant un garçon, devant le film qui fait pleurer en silence dans la salle de ciné. Chercher la rime qui correspondra le mieux à la volupté des amours défuntes, faire renaître l'espoir et se revoir en un lendemain des plus rieurs où la houle et les embruns de la mer aspergent nos deux êtres qui se tiennent par la main. Retrouver la finesse de la stylistique, d'une manière instinctive et fiévreuse, me jeter à corps perdu dans des métaphores filées, des synesthésies poétiques telles que le fameux gâteau rose de Sartre qui fait qu'il mange rose. Attention on pourrait facilement s'égarer de la sorte mais manger rose moi ça me botte!

Se dire qu'on aspire à la liberté malgré nos contraintes, ne jamais battre en retraite m'a-t-on dit un jour, c'est faux c'est mieux que d'aller au casse-pipe. Encore un rigolo qui voulait m'apprendre la vie! Oser dire ce qu'on a dans le ventre, de la rage, de l'amour, du plaisir, tout ce qu'on a pas su digérer des sales moments de la vie, et qui peuvent durer des années jusqu'à ce qu'on meurt en sachant ce qui est important, en ayant la force de sourire. Avant cela se dire qu'on a aimé toute une vie durant, une prose, une poésie et sa rose, sa moitié. Que reste-t-il d'une vie, d'une existence, de notre coeur, quand le souffle court, on se sent mourir les yeux ouverts et les mains crispées sur  un vieux rêve? Les souvenirs bien sûr, ces chers amis qu'on ne lâche pas et qui nous font vivre encore quand le temps semble dur et incroyablement immobile.