Résolutions pour 2017

Jean Claude Blanc

derniers pets de l'esprit avant Champagne du nouvel an

                              Résolutions pour 2017

Du monde vais me retirer

C'est beaucoup mieux vivre en ermite

Actualité du resucé

Pas de surprise, m'en défile vite

Etat d'urgence toute l'année

 

Hors de moi toutes ces souffrances

Qui m'égratignent la conscience

Personne pouvant m'en soulager

De faux semblants, je me permets

Me montrer gai en société

 

Me parlez pas de mes amis

Sont pas nombreux dans le pays

Généralement des courageux

Pour me supporter moyenâgeux

 

Je vieillis mal selon les dames

A qui j'essaye d'offrir ma flamme

Mon corps alerte crie négligence

Si affamé de jouissance

 

Cessé de lutter pour les idées

De ce que je me fais de l'humanité

A mon prochain tends le témoin

De ses combines, m'en lave les mains

 

Les bavardages les commérages

Sur les carnages qui se propagent

Je m'en dédouane, n'ayant plus l'âge

De philosopher pour des mirages

 

N'ouvre plus ma gueule pour commenter

Cette cruelle réalité

Peuvent bien tous se chamailler

Les prétendants pour gouverner

Silence, meilleure de mes vertus

Car d'ambitions je n'en ai plus

On ne me voit plus guère, courir les rues

Pourtant moi-même chrétien barbu

 

Pour pas combler mon désespoir

En ma retraite, me lève tard

Même je flemmarde en mon plumard

Bien que modeste territoire

 

Seuls me visitent les corbeaux

Et quelques rares passereaux

Mais c'est encore par intérêt

Lorsqu'ils n'ont rien à béqueter

Ainsi je lanterne à mon aise

Comme ces élus, couverts d'alaises

Qu'ont plus besoin de Cabinets

D'où mon principe « laisser pisser »

 

Gonfle mon ego, certes amoral

Mais il y va de ma paix royale

Evidemment j'en paye le prix

Me tire l'oreille la nostalgie

 

N'ai pas atteint tous les sommets

De l'hébétude et de l'extase

Pourtant ne cesse faire le benêt

Comme arriéré, radoteur nase

 

Préfère voguer sur mes pensées

Sans calculer, les jours qui passent

La mort qui rôde ainsi blousée

Des peines j'en ai plein ma besace

 

Laisse de côté les vaines promesses

Celles d'ivresse, de tendresse

Ne risque pas faire des prouesses

Les digressions des cons me blessent

 

Ma destinée, sans importance

Dès lors que je suis en partance

Pour toucher à mon étoile

Cette voie lactée, qui tisse sa toile

 

Je ne suis plus qu'un étranger

Qui vous bazarde pas cher sa peau

Mais avantage, le cœur léger

Pour m'envoler toujours plus haut

 

N'ai pas trouvé une bonne raison

De persister pour faire le bien

A l'horizon quelques copains

Qui ont chacun leur opinion

Parfaite union, pas pour demain

 

J'attends enfin que vienne l'heure

De liquider le matériel

Superficiel que ce bonheur

Hélas sur Terre, artificiel

 

Pour pas pleurer, pets de l'esprit

Suivant la piste de Cioran

Plein de mépris pour cette vie

Qui nous conduit droit au néant

Bel enterrement que ses romans  JC Blanc décembre 2016 (vœux de richesse en éloquence)

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