Rue de l'attente, numéro 8, bâtiment 15.

Je suis dans ma chambre à attendre, matin, midis et soirs. Je suis dans la rue pour me promener, parfois, souvent ou constamment. J'enchaîne ma vie sans t'effacer et à chaque trottoir, j'ai l'impression de te croiser. Les Angles des rues me torturent. Les Bus bondés me rassurent. Les Motos qui passent me font détourner le regard et les hommes qui te ressemblent me charment sans efforts.

Et je suis là, occupée ou inerte, joyeuse ou déconcerte, à attendre ton retour. Je t'attends comme un Prince. Je t'attends comme un soldat. C'est absurde. Je le vois, ne t'inquiètes pas. Mais je t'imagine pourtant. L'amour ou la passion, cette alchimie est telle... Que j'anticipe ce que tu fais et devine où tu seras. 

Mais je t'aime comme j'apprécie le vent frais sur mon visage. Je t'aime comme j'aime la flotte brûlante sur mon corps. Je t'aime comme une glace au chocolat. Je t'adore comme le héro d'une enfance, d'une adolescence, Mon modèle rien qu'à moi. 

Et je t'attends et laisse les jours filer en attendant de changer de chaîne. Le programme n'est pas varié et tout les jours se ressemblent, s'enlacent et se déchaînent. La torture de ton absence me vide de mots, de pleurs, de songes ou de larmes. Comme un vieillard assit au bord de la route, j'attends ton train. Comme une vache en bordure de pré, j'attends des câlins. Comme une simple poupée, je m'admire en silence, puisque tu n'es plus là pour réveiller mes matins. 

Sans toi, ma vie n'a plus d'importante. Sans toi, rien n'a de sens. Mes journées ne sont que des heures qui s'accumulent, sans saveurs et forcées. Je perds du temps puisque ma pendule ne s'arrêtera pas pour toi. Et en t'attendant, j'ai la peine qui flotte dans mes veines et le coeur meurtri de peine. 

Passent les années et passent les nuages, filent les journées, défilent les carnages. Des rides naissent sur mon visage. Mes yeux se dessèchent, à la vue de cette photo Noir et Blanc... En t'attendant, je suis devenue vieille, maintenant.