Saint Valentin

lyselotte

Saint Valentin tintin....

Elle referme son calepin d'un geste rageur, le balance contre le mur. Il choit, ma foi, sur le petit meuble de la salle de bain, entraînant dans sa chute les flacons dont elle use pour se faire belle.

Tout ça tout ça tombe sur le carrelage, s'éclate même !

C'est joli, pense-t-elle en regardant, hagarde, la mosaïque nacrée toute parsemée d'étoiles coupantes qui finissent de s'étaler allègrement, et lentement, au pied de la coiffeuse.

Son regard remonte vers le grand miroir, plonge dans le velours ardent de son regard, glisse sur le nez, parfait, emprunte le tobogan mignon qui dévale jusqu'à la lèvre du d'ssus, s'attarde sur la bouche, charnue, gourmande, bombée pour l'instant en une moue qu'elle juge détestable. Détestable car cela la réduit, ladite bouche, à un ensemble de ridules, ridicules.

Elle scrute son cou, laiteux, charnu, blanc ; Et ses épaules, dans la foulée. Elle les trouve encore belles, rondes qu'elles sont. Le décolleté de dentelle qui les découvre leur confère un je-ne-sais-quoi de terriblement tentant.  Elle y pose la pulpe de son index et fait glisser la soie sur ses seins. Illico, les tétons émergent de leurs aréoles garance.

Elle frémit...

Son buste se couvre de chair de poule. Il lui en faut si peu pour avoir envie. Un frôlement et la voila avide d'envies. L'envie des autres, elle la connaît. C'est ça qui la rend triste. Ces autres qui ont envie d'elle ne l'aiment pas, enfin pas comme elle le voudrait.

 

 

Ils aiment son corps de femme mûre, ses parfums découverts au gré de leur balade, ses creux, ses vallons, ses monts.

Mais ils ne l'aiment que superficiellement...

Elle rosit...

Enfin, superficiellement...

Elle rougit...

Sauf bien sûr quand leur langue vagabonde explore son ptit ravin...

Sauf bien sûr, quand ils plongent leurs doigts habiles dans sa caverne sacrée.

Sauf, évidement, quand ils s'enfoncent en gémissant au profond de son ventre, haletant de plaisir, verrouillés par ses genoux noués sur leurs hanches. 

 

Elle soupire en mâtant, dans le miroir, les effets de ces évocations.

Pommettes rosies, yeux enfiévrés, lèvres luisantes. Et ses seins, libérés de leur voile d'Alençon, vibrent tant son souffle est précipité.

- Chienne, murmure-t-elle à son image. Salope !!

 

Elle se lève alors, se débarrasse de sa nuisette qui s'étale en froufrou soyeux autour de ses chevilles, pose ses mains sur ses seins enfiévrés puis en glisse une au creux de ses cuisses. Son petit ravin est humide. Elle y glisse son majeur. Comme c'est bon !

Un gémissement lui échappe tandis qu'elle ferme les yeux et tend le cou en arrière.

Ses cheveux caressent ses reins. Elle se cambre...

Paupières entrouvertes, elle guette dans la psyché l'odalisque de marbre qui s'y pâme.

Roses ses pommettes, roses ses ongles pinçant gentiment le cabochon qui chapeaute ses seins. Dorée la mousse frisée cachant la ravine où les hommes perdent leur sens... 

Elle en sait le goût âpre doux, le parfum miellé, le pouvoir.

Mais son regard dévie sur le sol.

Saint Valentin, tout d'un coup, refait irruption dans sa tête, chamboulant le désordre des choses...

- C'est trop con, murmure-t-elle en baissant la tête.

Ses cheveux dévalent sur son torse en une masse de bouclettes couleur d'ambre chaud.

- Qu'est-ce que tu dis ? demande une voix masculine.

 

Elle hausse les épaules, enjambe le désordre soyeux de sa nuisette, rejette d'un geste irrité ses copeaux de cuivre et de sa démarche chaloupée, entre dans la chambre.

Il est là, le mâle, dans toute sa splendeur...

Elle les aime baraqués, abdos marqués et larges épaules. Celui-ci doit avoir une petite quarantaine. Il est beau comme un dieu grec même si sa calvitie naissante le dessert un peu. Il n'est pas parfait, mais elle s'en fiche.

Le drap lui couvre juste le bas du corps et elle mâte la forme oblongue que le tissu suggère, là, au mitan des cuisses. Elle lui tourne le dos pour se regarder dans le grand miroir qui fait face au lit.

Elle aime ça les miroirs Désirée. Celui-ci lui permet de guigner l'homme couché et de se regarder en même temps. Elle sourit.

Sous le drap, la forme oblongue semble prendre vie.

Elle a un cul somptueux. Cambré et bien fendu et la finesse de sa taille de guêpe lui confère une ampleur généreuse et excitante.

Désirée sourit, secoue la tête et se penche pour caresser ses mollets offrant à son amant, la vision ravissante de son petit œillet et de son cœur fendu.

La mâtine scrute - en douce - l'objet que fait naître son désir.

Le tissu recouvrant le bassin de son mâle se tend comme une toile de tente. Elle sourit.

Lui, énervé, ôte le drap. Son sexe est magnifique.

- Viens, l'implore-t-il d'une voix rauque, viens...

- Tu m'aimes ? lui demande-t-elle en se lovant contre lui.

- Bien sûr que je t'aime, affirme-t-il en embouchant le téton qui le tente. Il tète et elle s'en fout, du reste.

 

Saint Valentin, tintin...

Tant pis...

 

 

 

  • Hello Lyse de bonheur ! Heureux de te revoir. Je viens de lire ce gourmand récit tard le soir, et, zut, personne en mon lit pour partager l'effet joli de tes mots. Tant pis !

    · Il y a environ un an ·
    Oiseau... 300

    astrov

  • Chaud tout ça !... Attention de ne pas se couper les jolis petons sur les étoiles coupantes ;-))

    · Il y a environ un an ·
    12804620 457105317821526 4543995067844604319 n chantal

    Maud Garnier

Signaler ce texte