Sandra
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Persuadée qu’elles étaient trois et une quatrième, plus oppressante que les autres encore, à se partager la possession de son âme, elle ne savait plus à qui réclamer le salut qu’elle implorait désespérément. Le Dieu de cette religion monothéiste dont sa mère, fervente pratiquante, lui avait, dès sa plus tendre enfance, vanté la mansuétude, demeurant sourd à ses appels au secours, elle avait résolu de se tourner vers les ténèbres et d’y trouver la lumière. Le premier qu’elle sacrifia à la gloire du règne de son maître fut son père, qu’elle libéra à coups de hache de son obséquieux veuvage. Arrivée le vendredi soir à la villa parentale de Saint-Germain en Laye, elle avait tenu à préparer et servir le repas. Dans la tasse de thé Earl Grey qu’ils burent ensuite, elle ajouta un somnifère qu’elle laissa tranquillement agir pendant que son géniteur, la prenant comme à son habitude pour une poupée gonflable, s’excitait en la tripotant. « Profites-en bien cher papa, c’est la dernière fois » songea-t-elle, « ta prochaine Barbie tu la peloteras en enfer ». Assommé par la dosse massive de tranquillisants ingérée à son insu, celui-ci glissa au sol à l’instant précis où son groin reniflait l’entrecuisse de sa fille. Quand il se réveilla, il était allongé nu, bâillonné et solidement ligoté sur le lit nuptial où il avait accidentellement conçu Sophia avec Marcelle, sa défunte épouse. Tout devait probablement venir de là ; sa bigote de femme, avide de se soumettre aux diktats du Vatican, refusant absolument de se faire avorter, assuma bon gré, mal gré sa grossesse et se fit poser un stérilet après la naissance de l’enfant dont elle se désintéressa totalement, au point d’en laisser la charge à son conjoint. Sophia ne se souvenait plus très bien à quel âge débutèrent les attouchements avec son père, ni quand il se décida à la déflorer, mais elle se souvint d’avoir eu très mal, des deux côtés, car il avait également jugé bon de la sodomiser. Lasse d’être violée puis enfermée à la cave en cas de refus, elle avait fini par se soumettre au bon vouloir du pédophile. Sa mère savait pertinemment qu’elle endurait un calvaire quotidien, mais elle y trouvait son compte ; pendant que son mari s’acharnait sur Sophia, elle pouvait, à loisirs, se consacrer à sa religion et passer ses journées à l’église où elle jouait de l’orgue, avec l’assentiment de monsieur le curé, devant une assemblée de dévotes admiratives. « Avant que tu ne crèves papa, nous avons quelques pendules à remettre à l’heure » plaisanta-t-elle en arborant une moue à la Bardot, « si cela ne te dérange pas je m’injecte un peu de substance avant de m’occuper de ton cas. Ce que j’apprécie particulièrement avec la cocaïne c’est l’intensité stimulante du flash et sa durée ; près d’une quinzaine de minutes. Nous allons bien nous éclater tu vas voir ». La drogue fit immédiatement effet, ne tenant pas à gâcher la moindre seconde, elle brûla à la lampe à souder les parties génitales, le torse, les jambes et le visage de son père. Dès que l’effet de la coke se dissipa, elle se refit un shoot et poursuivit sa séance de tortures. Quand elle n’eut plus rien à diluer dans sa cuillère elle termina sa victime à la hache et reprit sa route. La suite ne fut qu’une accumulation de meurtres, exclusivement perpétrés sur des mâles, plus atroces et barbares les uns que les autres. Les derniers occis en date tentèrent de la baiser derrière une colonne d’infrabasses durant une rave-party, mal leur en prit. Feignant de consentir elle étripa le premier et profita de l’effet de surprise pour égorger le second. Le troisième, elle le traqua une partie de la nuit dans la forêt entourant la clairière où les teuffeurs s’étaient réunis. Constatant qu’il s’était foulé la cheville et qu’il ne lui échapperait pas, elle lui défonça le crâne avec une pierre ramassée au pied d’un arbre et fut la proie d’un orgasme proportionnel à la démence de son homicide au moment où il passait de vie à trépas. Après ce qu’elle venait d’accomplir, Sonia, Sonja et Sarah, les entités qui l’habitaient, allaient lui foutre la paix un bon moment, mais il restait Sandra, la quatrième, la plus capricieuse, la plus fantasque, la plus exigeante. L’inassouvie qui réclamait toujours plus parce qu’aucun extrême ne la satisfaisait.