"Sans la liberté de blâmer, il n'y a point d'éloge flatteur"

Ysé Grégoire Sainte Marie

Texte écrit dans le cadre de ma formation en Information-Communication à l'IUT Paris Descartes. Citation imposée.

« Sans la liberté de blâmer, il n'y a point d'éloge flatteur »

 

Ma composition se veut divisée en trois paragraphes car le sujet auquel elle tente de répondre s'est imposé à moi de la manière suivante. Dans un premier temps, j'ai essayé d'analyser les mots qui composent cette citation extraite du Mariage de Figaro de Beaumarchais, pièce de théâtre écrite en 1778 et présentée sur scène pour la première fois en 1784. Puis, je me suis intéressée au sens et à la portée que pouvait représenter cet ensemble de mots, car c'est en premier lieu ce qui m'inspire dans une phrase, une œuvre, une publicité : sa signification. Évident ou caché, parfois subtil, le sens d'une création me semble être l'outil indispensable à sa compréhension. Enfin, j'ai tenté de tirer ma propre morale de cette réflexion.

 

La première remarque que je me suis faite a été d'ordre purement technique. À mon sens, un éloge est automatiquement flatteur puisque synonyme de compliment(s). Nous aurions donc affaire à une tautologie. De plus, je me suis aperçue que le verbe « blâmer » avait également plusieurs significations, notamment lorsqu'on le plaçait dans différents contextes. Dans d'autres circonstances, plus philosophiques, j'aurais assidument cherché les interprétations de ce mot à des époques distinctes. Or, ce travail étant axé sur l'inspiration que nous insuffle cette citation, j'ai laissé mes interrogations théoriques afin d'exposer ce qu'elle m'a inspiré: les différentes situations dans lesquelles cette maxime pourrait être utilisée.

 

Pour cela j'aurais besoin de prendre un exemple. Celui que j'ai choisi d'énoncer représente ce à quoi cette phrase m'a fait pensé lorsque je l'ai tirée au sort, puis celui qui m'est resté en tête tandis que je réfléchissais à l'élaboration de cette copie. Cet exemple expose la capacité d'un professeur à octroyer la note de 20 sur 20 à un élève. Si ce Graal en est un, c'est uniquement car il existe son alter ego négatif, la fameuse bulle. Cela revient à dire que l'existence de la note de 0 sur 20, représentant « la liberté de blâmer », conditionne à elle seule le statut d' « éloge flatteur » de la note symbolisant le but à atteindre.

 

Cependant, bien que repoussant au maximum mon affection pour la réflexion philosophique, je me suis tout de même sentie obligée de rendre compte de mon propre avis, qui est en partie contraire à l'affirmation que soutient cette citation. En effet, un éloge peut être flatteur sans qu'une personne ait eu à en découdre auparavant avec un blâme, ou tout acte négatif assimilable. Si l'on prend l'exemple d'un enfant qui est à l'école primaire, il se situe à mon avis à un tournant de sa vie : on commence réellement à le juger, notamment dans le domaine scolaire. Alors, à mon sens, même si il échoue quelque part, il est dangereux d'enfermer l'enfant dans une case à connotation négative de laquelle il ne réussira peut être jamais à sortir. Le blâme peut donc créer des frustrations irrémédiables.

 

En définitive, la morale que je tire de cette citation riche de sens est que l'action de blâmer, punir ou encore réprimander, peut être considérée comme une liberté fondamentale, permettant ainsi un véritable équilibre avec la liberté de flatter. Toutefois, il est important de manier cette liberté avec beaucoup de précautions car elle peut s'avérer destructrice si elle est employée à mauvais escient. Plus qu'une opposition, cette maxime m'inspire une réelle complémentarité, pouvant être représentée à la manière du Yin et du Yang. D'une part il y a le bien, d'autre part le mal, mais malgré leurs différences l'un ne pourrait exister sans l'autre.

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