SAVE-TRIP. Chapitre XIX et fin

caiheme

Je suis la réalité qui permet la démonstration des idées.

Je me réveille sur un canapé. Je ne connais pas l'appartement, je cherche un endroit pour me rafraîchir. Le lieu n'est pas grand, on trouve facilement la salle de bains. Il y a un miroir au-dessus de l'évier. Je me regarde.

Mon visage est tiré, les cernes profonds et les trous de peau sont nombreux. J'ai la langue abîmée, les cheveux ébouriffés et la barbe a poussé. Ma peau a blanchi, curieux. Ma pupille est encore dilatée.

En me scrutant, mon regard est attiré par du mouvement. Je vois les poils de ma barbe s'agiter. Je ne comprends pas, ils sortent de la peau et  se déplacent sur l'ensemble de mon visage. Mes cheveux tombent, je suis chauve, ma peau devient de plus en plus blanche, la teinte est cadavérique. Puis, la peau s'étire, elle est tirée de tous les côtés. Éclatement, mon visage recouvre l'ensemble du miroir. Je veux crier mais la bouche tombe. Je respire par le nez il tombe aussi. Les poils continuent de courir, ils s'organisent, ils s'assemblent et se figent. Mes yeux regardent avec stupéfaction tous ces poils qui se mettent à former des lettres. Mes pupilles sont encore dilatées, mon iris se met à changer, il clignote et modifie ses couleurs. Marron, vert, bleu, vairon. Horrifié je vois un regard qui n'est pas le mien, lire ma pensée par les poils de barbe qui continuent de s'agiter et d'écrire. Je quitte le miroir en hurlant, laissant les lettres s'agiter une dernière fois avant de se figer.

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