SAVE-TRIP. Chapitre XVII

caiheme

Je suis l’esclave qui dit « tu »

Samuel rentre chez lui, la journée chez PST l'a épuisé. Son propre corps est une charge à traîner. La chair, le sang, et toute la matière qui le constitue l'encombrent dans sa marche. Ses yeux sont tombés dans les bagages, les valises sont devenues lourdes à porter en rentrant du voyage.

L'ascenseur le dépose à son appartement. Il pousse la porte d'entrée, l'air ne circule pas, il fait lourd à l'intérieur. Le lit est froissé. Les draps sont remplis de bosses et de creux.

Samuel tombe à plat ventre sur le matelas, il roule un peu pour trouver le bon angle, cherche l'oreiller avec sa tête et s'endort avec l'intérieur de ses paupières comme dernière image.

C'est davantage du vide que du plein. Ce n'est pas la couleur noire, ni une capuche de condamné, ni un ciel prêt à déborder. Ce sont des étincelles de briquet vide sur une toile opaque qui deviennent des abstractions faites de petits points colorés. 

Signaler ce texte