Se lever avec le jour...

Se lever avec le jour, la radio qui s'allume, c'est toujours plus beau en musique. Regarder les vestiges de la fête, des gros confettis partout, on a lavé les flûtes hier, les assiettes à dessert, les couverts. Tony dort encore à moitié vautré sur un bout de canapé et de tapis, c'est le seul qui est resté. Sans faire de bruit je me fais un café, non deux de préférence et retourne me coucher. C'est encore l'heure des rêves, on n'entend rien. Je laisse le temps passer mollement, le chat miaule, on dirait qu'il se plaint, va falloir se lever.

Pas de soleil ce matin, épais nuages derrière mes vitres froides, on dirait du coton gris laiteux, une couleur qui sied au mois de novembre. Je bois mon café froid, la flegme de le réchauffer, il serait temps de me remuer un peu. Envie de réveiller Tony, je me sens seule. J'aime bien Tony, il est comme un grand frère un peu trop raisonnable, un peu trop sérieux, un peu trop sage. Quand on se regarde, on se sourit on ne sait toujours pas pourquoi, enfin si on sait... J'attends qu'il fasse le premier pas. En attendant je lui fais son premier café, car je l'entends se lever. L'air est doux, confortable je dirais, c'est un dimanche où la vie semble parfaite, où il ne manque rien...

On s'est partagé les tâches, il range, je passe l'aspirateur, le téléphone sonne à onze heures pile. C'est Nath qui fourre son nez chez moi. Elle sait que Tony est resté dormir, elle est curieuse, voire un peu jalouse. Je l'envoie poliment dans les roses en lui disant qu'il est parti et je je raccroche. Je suis sûre qu'elle va l'appeler sur son portable, ça ne loupe pas, cinq minutes après ça sonne dans l'appartement. Tony prend l'appel, répond amicalement mais on sent une certaine réserve dans sa voix. Ses propos sont laconiques, il n'a pas envie de parler.

On se retrouve dans le salon, tout est propre, rangé. J'aime cette satisfaction que je ressens après avoir fait le ménage, c'est comme si tout était léger, à sa place. On se regarde avec ce sourire complice que j'aime bien. Je lui propose pour midi  des spaghettis à la bolognaise, il ne refuse pas. Un jour on fera comme Bernard et Bianca attablés devant leur plat de spaghettis...