second.

redisblacklove

« C'est comme ça que tu sais qu'elle arrive.

T'as d'abord une bulle qui se forme tout autours de toi, tes pensés se mélangent, une sensation de vide s'empare de chaque parcelles de ton corps jusqu'au plus profond de ton être.. Ta vue commence à devenir flou, tu n'arrives plus à parler et ton corps devient de plus en plus léger.. Mais tu ne peux bouger.

La seule chose que tu ressens encore c'est le sentiment de rien en avoir à foutre de l'extérieur de ta coquille invisible.
Que ce soit physiquement ou moralement, tu es éteinte.

T'entends cette même musique qui se répète en boucle dans ta boîte noire. Tu l'aimes, cette musique. Elle est encore la seule chose qui te rappellent tes anciens sentiments, ton passé, ta vie à l'extérieur.

Tu comprends alors que tu es entrée dans une phase de transition : celle de ta vie à son passage. Alors malgré ce que tu pouvais penser d'elle avant que tu ne saches que tu allais la rencontrer, elle ne te fais plus peur.
Au contraire, tu avais même plutôt l'air heureuse de la voir après vingt interminables années.

L'excitation montait pendant que la musique se faisait de plus en plus forte, pensant qu'elle glissait dans tes veines d'une vitesse incroyable s'en allant vers ton cœur pour t'aider à avancer.
Tu commenças à emprunter le chemin de la mystérieuse Inconnue, un pont au milieu d'une drôle de forêt sans aucunes feuilles aux arbres ni d'herbe au sol. Ce même pont qui tanguait, tremblait et te faisais tourner la tête à ne plus rien reconnaître de ce qu'était avant le paysage.

Cette marche semblait interminable et horriblement douloureuse. Des flashs de vieux moments heureux revenaient tout autours de toi tandis que la musique s'accélérait encore.
Tu ne pouvait même plus faire un mètre sans tomber au milieu de la terre qui recouvrait ce grand espace vide et de ses arbres sans vie.

C'est là que tu compris que ce passage n'était qu'une illusion : il ne s'agissait que d'une fausse adaptation.
Elle recommençait à te faire peur, même plus qu'avant que tu ne l'as rencontre, tu n'arrivais plus à exprimer ta tristesse et ta peur.
Intérieurement, tu tremblais, pleurais, criais. Extérieurement, c'était le vide complet.

Tu venais de te rendre compte que depuis le début, elle jouait avec toi. Que depuis le début, cette musique, cette bulle, ce pont.. rien d'entre eux n'était réels.

La mort t'avait prise à ces côtés depuis des heures maintenant. Tout ça n'était que mirages et mis en scène, il n'existait pas de phase de transition lorsque la mort décidait de te choisir.

Tu ne pouvais savoir quand elle t'emmènerait avec elle loin de ta routine d'alcoolique et de droguée, mais tu sentais en repoussant sans cesse tes limites qu'au fond de toi, elle ne tarderait pas. »

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