secrets

Gabriel Meunier

24 heures de la vie d'un chat


au petit matin

doucement

tu sautes sur le lit

comme un vagabond fatigué

 

dis moi

dis moi seulement au creux de l'oreille

les choses que tu as vues

au coeur de la nuit encore une fois

 

des crimes des vols et tant de choses étranges

tu ne veux rien dire

peut-être n'étais-tu pas simple spectateur

tes yeux verts se ferment comme ceux du complice

 

alors je ne peux que t'offrir un café

te caresser encore

couvrir tes secrets

et peut-être me déguiser en chat pour t'accompagner ce soir

 

si tu veux bien de moi

 

 

 

midi

chat perché

comme tous les chats

sur la chaise de bébé

il aurait bien voulu le clocher

mais la pie n'a pas voulu

turlututu

 

midi ombre courte

heure de la sieste des chats

heure qui fait danser les souris

les pies ricanent en mesure

histoire de gâcher vraiment la sieste de minet

vous ne perdez rien pour attendre

oeil fermé oreille aux aguets

 

 

 

angelus

angelus pour un chat magicien

il vient doucement vous implorer

laissez moi repartir une nuit encore

pour des pays dorés

ma table y est dressée comme celle d'un roi

et je vous ramènerai des histoires

des histoires

à dormir debout


  • Ta fourrure brune
    s'est évanouie, ton corps s'est aplati ,
    ton regard d'oiseau de nuit
    s'est affuté d'un clair de lune ...

    De quel forfait as-tu été témoin
    dans tes rondes silencieuses ...
    d'une scène odieuse
    où tu as peut-être été assassin ?

    Tu vagabondes on ne sait où
    sans qu'on puisse te suivre:
    on pourrait écrire un livre
    des aventures de matou .

    Je ne connais pas le premier chapitre
    de tes expéditions secrètes
    qui se cachent dans ta tête
    quand ta silhouette se dessine sur la vitre.

    J'ai observé tes yeux verts
    et la fente de leur pupilles,
    comme celles d'un reptile ,
    à peine entr'ouverts...

    De ta démarche élastique
    tu as bondi de toit en mur
    et rapportes une griffure
    contredisant ton aspect pacifique

    les griffes rentrées,
    tu gardes l'air sournois
    ne confies rien de tes émois ,
    vagabond fatigué ,

    qui va s'enrouler
    au pied du lit
    avec le sommeil et l'oubli
    dans un endroit douillet :

    Malgré cette recherche de confort
    tes oreilles pointues restent attentives
    à tout ce qui arrive
    quand il semble que tu dors :

    Prédateur avisé
    tu es toujours attentif
    au moindre bruit furtif
    non identifié .

    Les souris n'ont qu'à bien se tenir
    ( loin de ton territoire
    si elles veulent conserver l'espoir
    d'un quelconque avenir )...

    Et ces maîtres qui prétendent
    t'avoir domestiqué ...!
    tu pourrais presque leur indiquer
    que c'est toi qui commandes ...

    Tu n'obéis qu'à tes instincts,
    et à ta guise, te promènes
    dans toute l'étendue de ton domaine
    où tu restes souverain...

    -
    RC

    · Il y a environ 6 ans ·
    Tulip  avr  21  03

    rechab

    • je connais une personne qui va être charmée... (en plus de moi même évidemment)
      Comment dire merci ? Miaou ? Je n'ai pas l'intonation...

      · Il y a environ 6 ans ·
      Autoportrait(small carr%c3%a9)

      Gabriel Meunier

  • Quel joli poème ! Et puis si vous désirez regarder mon texte "TSUKA" vous remarquerez que c'est le même que le vôtre, enfin comme celui de l'image.

    · Il y a environ 6 ans ·
    Louve blanche

    Louve

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