Seul

Parfois, on se sent seul. Seul car oublié. On aimerait être sollicité par certaines personnes. Mais non. Rien. 

La dureté de ces moments, la sensation d'un gouffre dans la poitrine. Malaise. 

On voudrait partager, mais personne pour le faire. Ou plutôt, pas les bonnes personnes, celles là sont trop occupées. Étrangement, parfois, on est raccord. Tout fonctionne, l'envie arrive en même temps, d'un côté et de l'autre. Mais parfois, les envies opposées font qu'on doit se sacrifier.

Maigre sacrifice si c'est pour quelqu'un que l'on aime réellement. Mais tout de même. Perdu dans ce long instant, perdu dans cet oubli retrouvé... Sensation paradoxale d'être tranquille et tourmenté...

On entend le chant de la ville, le bruit des gens, les passants, les voitures. 

On n'est plus vraiment là. On tremble, on râle, on soupire. 

On a envie. Mais pour le moment, on se sacrifie. 

Ces moments sont spéciaux. Le temps n'est plus le même. Il s'allonge. Chaque seconde semble être une minute, chaque minute une heure, chaque heure, une journée. Le temps semble comprendre et faire durer cet étonnant malaise. A moins que ce soit notre esprit qui nous joue encore des tours ? 

Il est toujours là, quelque part, ni proche ni loin. Prêt à intervenir, ou pas. Il est comme une douce drogue qui nous ferait planer lorsque le moment est bon, et tel un venin se répandant dans chacune de nos veines lorsque ce fameux moment est désagréable...

Et je me rappelle cette phrase dite par un personnage de manga:

"Il est des hommes qui aiment la solitude, mais aucun ne la supporte." 

Je me rends compte chaque jour à quel point elle est pleine de sens. 

Un jour peut-être, je ne serai plus seul.