seul lui là

nessim

l'autre, c'est toujours l'autre...

seul lui ,
ce responsable de nos états
qui nous fait passer les frontières,
ce passe port sans visa
ce double d' identité,
qui nous fait voyager,
au delà des barrières
de lui ou d'elle…
 
C'est l'autre qui nous rend beau, qui nous rend fier.
Il nous renfort, transforme et fait de nous un autre.
Pour d'autres, ce qu'on raconte peut mériter de se taire,
pour lui, tout ce que l'on dit, est exsangue de fautes.
Cet autre, qu'on ne voit pas, si ce n'est du dedans
que l'on sait être c'est tout, sans savoir dire comment,
cet autre qui nous remplit, on ne sait pas de quoi,
de qui on dit surpris : c'est bien la première fois
qu'un autre me renvoie
cette image de moi.
Cet autre qui nous manque, même quand il est là,
on le savoure dévore, on en a toujours faim,
de tout ce qu'il nous donne on garde le besoin,
on s'accroche à son goût le découvrant sans fin.
Tant on craint son départ avant même qu'il n'arrive
qu'à l'attente de l'autre, nos heures coulent, dérivent
aux marécages pluvieux qui enlisent notre cœur
à chercher les cadrans, y trouver la bonne heure
de tic je n'aime que toi
au tac, toi manques à moi
C'est l'autre, qui nous rend fier, qui nous rend fort.
Et beau, souvent pour lui comme tout autant pour soi,
à tel point qu'on s'invente, on redresse ses torts,
fin de comptes de ce qui fut, on retiendra ce qui sera.
Ce demain qui s'en vient, de l'autre est bien plus clair
un possible tout nouveau ressorti de nos coffres
beau présent prometteur au plein de suites qui offre
cadeaux d'envie, plaisirs, joie d'esprit et de chair,
que l'on découvrira
comme une première fois
C'est l'autre qui nous rappelle au meilleur de nous,
qui fait qu'on se surpasse qu'on ne se reconnaît plus,
de toute sa bienveillance, il nous pousse jusqu'au bout
mentant qu'était en nous, ce qu'on est devenu,
alors que sans lui, nous nous serions tout autre
lui n'avouera jamais en être grain de cause
cet autre qui bien souvent au "je" préfère le "nôtre"
qui nous propose ce "nous" où à deux on se pose
riches du seul bien des pauvres
un "nous" et puis rien d'autre
c'est l'autre qui nous renfort et qui nous rend plus beau,
fier pour soi de ce qu'on est de ce qu'on devient à deux,
qui nous rend si brillant aux éclats d'un seul feu,
nous offre à livre ouvert l'idée derriere les mots
Mais on ne peut rien en dire tellement on en dirait
cet autre, ce nuage, ce vent dans les herbes, 
source à tant de sujets au service d'un seul verbe,
qui se conjugue d'un temps au seul  présent d' Aimer
sans raisonner
parce que c'est
seul lui là
et
pas un autre
cet "autre"
 
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