Rejoindre la mer
Susanne Derève
Et si le vent ne contenait aucune promesse
S'il fallait rejoindre la mer
- les rivières ne recèlent qu'un reflet trop pâle
éphémère du temps,
de ce va et vient sur l'estran -
S'il fallait la rejoindre au-delà des estuaires
quand elle se déleste aux confins du rivage
de son trop-plein d'algues et de pierres
de bois flottés de coquillages
Lorsqu'on atteint le large, là est le vent
et sous le vent on largue à la mer
les derniers repères il n'y a plus trace
de ce que l'esprit formait de rêves et
de chimères
Ou plutôt le rêve est là, il vit, il nous précède
Il bondit plus bleu que le bleu des
pigments d'outre-mer
Et si le ciel blanchit c'est simplement
que la lumière l'inonde
et c'est là que s'abrase la plus petite parcelle
de l'esprit rétif, comme à coup de canifs,
à petits coups de langue, un halètement
plaintif
Là, la fête commence, les grandes épousailles
de la mer et du vent, on ne sait plus le dire,
ou peut-être les noces de l'espace et du temps
pour embrasser le vide
et d'y plonger on en est plus avide
d'immensité alors on sait ce n'est pas un vain mot
que la promesse est là de se couler dans le plus petit
interstice entre deux gouttes d'eau, deux esquilles
de vent sous la peau
comme la vague toujours plus haut
Illustration : « UNE VAGUE, ÉTUDE » Paul Edouard ROSSET-GRANGER
Du bleu au gris, du gris au vert pastel,
· Il y a plus de 4 ans ·la mer est en paix
avec son miroir,
parfois ambré,parfois argenté,
selon la peinture du ciel,
où l’atmosphère se sature de couleurs.
Il y a ces mouettes
qui strient les heures,
négligeant les grands moutons des nuages,
la brise d’iode au pied de la falaise,
et quelque silhouette de bateau
posée sur l’horizon.
Tu m’as confié les vagues
leur aller-retour permanent.
Des barres d’écume arrivent jusqu’à moi.
J’entends presque le grincement des chaînes,
et vois les grues qui s’activent dans le port,
le quai aux dalles de granite luisantes.
J’ai dissipé la grisaille matinale,
en te ramenant dans mes pensées .
J’ai modelé le soleil, assis sur de petits galets ronds glissant sous mes pieds.
Je t’en ai envoyé un morceau,
pour qu’il illumine aussi ta journée.
rechab
il illumine ma soirée ... merci René :) c'est un beau texte
· Il y a plus de 4 ans ·Susanne Derève
Entre l'espace et le temps, l'eau coule de la vague jusqu'au fond des choses... J'ai adoré, c'est promis ! ;)
· Il y a plus de 5 ans ·douxfoutropforever
merci de savoir le dire :)
· Il y a plus de 5 ans ·Susanne Derève
Que de "si" oui une quête vers un meilleur, un monde de rêve, quasi utopique. Belle écriture et une flamme dans chacun de vos mots.
· Il y a plus de 5 ans ·Beatrix Meule
utopie oui et non, il y a aussi la conscience en mer de ce que le monde n'est pas un espace "fini" , que quelque chose nous dépasse qui est pourtant de l'ordre du réél
· Il y a plus de 5 ans ·et merci à nouveau de me lire et d'échanger
Susanne Derève
On s'y noie presque..mais quelle belle noyade. Bravo !
· Il y a plus de 5 ans ·Djamel Cheniki
merci ! ( vous savez nager quand même !)
· Il y a plus de 5 ans ·Susanne Derève
n'ayez crainte ! je m'y applique.
· Il y a plus de 5 ans ·Djamel Cheniki
: )
· Il y a plus de 5 ans ·Susanne Derève
se couler dans le plus petit interstice entre tes mots ,
· Il y a plus de 5 ans ·deux fois ton souffle,sous la peau
rechab
.. en imprimant chaque grain de ton univers ..
· Il y a plus de 5 ans ·Susanne Derève
Beauté des vers ! Comme toujours Susanne !
· Il y a plus de 5 ans ·Louve
merci beaucoup
· Il y a plus de 5 ans ·Susanne Derève
Et n'y aurait il pas une modeste bicoque quelque part, non loin du grondement des vagues?
· Il y a plus de 5 ans ·enzogrimaldi7
du large, ai-je aperçu la vôtre ?
· Il y a plus de 5 ans ·Susanne Derève
Magnifique !
· Il y a plus de 5 ans ·veroniquethery
merci beaucoup amitiés
· Il y a plus de 5 ans ·Susanne Derève
Un poème qui m'a embarquée par sa beauté, merci Suzanne
· Il y a plus de 5 ans ·marielesmots
c'est toujours un bonheur de pouvoir voguer avec d'autres
· Il y a plus de 5 ans ·merci
Susanne Derève