SNOW

Aurelie Blondel

Partie 3

"Et je me retrouvais face à lui complètement muette"

Il me fit un sourire timide, muet lui aussi. 
Je l'invitais à passer le pas de ma porte et nous nous retrouvions là, dans l'entrée de ma maison, sans rien dire, sans rien faire, comme deux cons.

J'étais nerveuse, intimidée, j'avais le cœur qui battait si fort que j'avais l'impression qu'il pouvait l'entendre.
Je suppliais intérieurement pour que ce moment cesse, que je me réveille de cette tétanie. Et comme s'il lisait dans mes pensées, il s'approcha de moi et me prit tendrement dans ses bras.
J'en fus saisi. Ce geste, presque anodin, innocent et si doux contrastait totalement avec le message furieux qu'il venait de m'envoyer, contrastait aussi tant avec nos échanges virtuels si intenses.

Je me rappelais nos discussions d'insomniaques, face caméra et son visage qui trahissait si facilement ses émotions et ses pensées. C'était si simple d'ailleurs. Je me souvenais la façon qu'il avait de se mordre la lèvre inférieure, son regard passionné, ses yeux d'un noir si profond, que j'avais découvert plus rieurs que je n'aurais pu l'imaginer. Je le trouvais beau et il me faisait me sentir belle et désirable.

Toutes ces pensées me traversaient la cervelle à mille à l'heure alors que je restée blottie dans ses bras, comme si ma place avait toujours été là.
Puis il m'écarta délicatement de lui et me prit par les mains. Il me fit remarquer qu'elles étaient glacées alors que la canicule nous étouffait depuis des jours.
Il remonta ses mains douces sur mes bras jusqu'à mes épaules puis ma gorge et c'est ainsi que nous échangeâmes notre premier baiser.
Un véritable baiser d'ados. Un simple bisou autrement dit.
J'avais espéré ce moment depuis le jour où je l'avais rencontré. Je l'avais fantasmé tant de fois, tantôt passionné, tantôt brutal, profond, à en perdre haleine. Toutes les façons sauf celle ci.
Il continuait à m'embrasser ainsi, parsemant ma bouche de petits bisous timides. Mes mains étaient toujours aussi glacées. Et loin d'être déçue de ces bisous à mille lieux de mes fantasmes, je me consumais littéralement de désir pour lui. Et ce que je sentais contre mon ventre trahissait qu'il en était de même pour lui.

Il commença à répandre ses bisous sur mes joues, ma bouche, mon menton, ma bouche, mon cou, ma gorge.
Si tendre et si bon. Jamais je n'aurais pu imaginer que tant de tendresse pouvait me faire vibrer si fort.

Ses mains lâchèrent mon cou et se posèrent sur mes seins.
Je n'avais jamais éprouvé le moindre plaisir à me faire caresser la poitrine. Jusqu'à lui. Mes tétons d'ordinaire si fainéants se dressèrent fièrement sous le tissu de mon bikini, ce qui lui fit noircir son regard déjà si profond.
Il fit ensuite glisser le haut de ma robe sur mes bras, m'en laissant prisonnière, m'enlaça plus fort puis fit coulisser lentement chaque morceau de mon bikini jusqu'à me laisser la poitrine complètement offerte à ses yeux.
Dans un murmure au creux de mon oreille, il me dit à quel point il me trouvait belle puis se pencha sur mes seins pour les embrasser et passa sa langue sur mes tétons. Ces caresses, données toujours timidement, presque avec maladresse eurent raison de moi.

N'y tenant plus, je l'invitais à me suivre jusque dans ma chambre où je me délivrais de ma robe, restant pudiquement vêtue de mon bikini. Snow prit simplement le temps de déboutonner son jean.
Il m'assit sur le bord de mon lit et se mit à genoux devant moi. Il défit les nœuds de mon bas de bikini et glissa sa tête entre mes cuisses écartées.

Mais je n'étais pas prête à accueillir cette caresse si intime et lui demanda gentiment, dans un souffle, de ne pas le faire.
Il se redressa, respectueux, et vint sur moi.
Il m'embrassa, toujours aussi timidement et me pénétra enfin.

Tous ces moments d'attente, d'excitation contenus si intenses depuis si longtemps explosèrent soudain, comme une délivrance et en trois coups de reins, il m'offrit le plus gros orgasme de toute ma vie. Il ne lui en fallut guère plus pour venir à son tour.

Nous nous retrouvions allongés l'un à côté de l'autre, haletants, fébriles, toujours comme deux ados qui découvrent enfin le plaisir de la chair.
Mais ma pudeur prit soudain le contrôle de ma raison et je m'habillais à la hâte, comme si j'étais honteuse de ce qu'il venait d'arriver alors que j'étais juste honteuse de ma nudité.
Il dût interpréter ma réaction comme une déception car il s'ajusta tout aussi vite et après un ultime bisou et sans un mot, il partit.

Perchée sur mon nuage, je ne réalisais que dans la soirée que nous n'avions pris aucune précaution. J'étais flippée mais je ne pouvais m'empêcher en même temps de me refaire le film de mon après midi avec Snow.
Mon bas-ventre brûlait encore de désir pour lui. Il venait de me faire entrer dans son monde empli de tendresse, de sensualité, de douceur et je sus que jamais je ne pourrais m'en passer, m'en lasser. Je sus que jamais je ne pourrais me passer de lui.
Mais il était parti, pour mettre fin à ma gêne, toujours aussi respectueux et je ne savais absolument pas où et les textos que je le lui envoyais restaient désespérément sans réponse.


Aurélie.

Signaler ce texte