SNOW

Aurelie Blondel

Partie 4

"Je restais désespérément sans réponse" 

Le nuage sur lequel je flottais jusque là commença à éclater petit à petit, comme des bulles.
Je m'étais imaginée qu'il était parti aussi vite pour mettre fin à ma gène mais à aucun moment il ne m'était venu à l'idée qu'il avait pu être déçu, ne pas avoir aimé, ou que sais-je encore.
Je n'avais pensé qu'au plaisir intense qui m'avait submergé, sa façon tendre de faire l'amour qui m'avait comblée comme personne avant lui n'avait su le faire.
En y repensant, ma vie sexuelle passée me semblait bien fade d'un coup.
Je me retrouvais le ventre noué de nouveau, mais pas par le désir cette fois.
Non, cette fois, c'était par la peur.

Il ne répondait pas, je ne savais pas où il était parti. Peut-être était-il reparti tout court?
Cette perspective me donna instantanément la nausée. 
Je me couchais l'estomac vide, mon portable à la main espérant de toutes mes forces qu'il me fasse signe, qu'il m'écrive, peu importe ce que je lirai.

D'habitude si insomniaque, je tombais dans les bras de Morphée, maudissant que ce ne soit pas les siens, tentant de lutter vainement au cas où il finirait par se manifester.
Les événements de cette journée m'avaient bien chamboulé, aussi je sombrais dans un sommeil profond.

Dès que j'ouvris les yeux, je me mis à chercher mon portable caché quelque part dans mon lit. J'avais le cœur qui palpitait, certaine d'avoir un message et le redoutant en même temps.
Je n'eus pas de mal à le trouver, cependant, la fatigue m'avait fait oublier de le charger et il était éteint.
Je m'empressais alors de le brancher et de l'allumer.
Des petits gestes si anodins et rapides mais qui me paraissaient prendre une éternité. Allez, allume toi !!

Et soudain, mon portable s'emballa en émettant plein de bip de notifications.
Je les consultais à la hâte. Tous les messages étaient de lui et dès la première lecture, je retrouvais mon sourire et mon énergie.
Il s'excusait de sa piètre performance, m'assurant qu'il n'était pas un éjaculateur précoce. Il s'excusait de ne pas m'avoir écrit avant, le long trajet qu'il avait fait lui avait donné une migraine épouvantable et tout comme moi, il s'était écroulé de fatigue.
J'étais ravie. Sauf pour sa migraine.
Il était parti aussi vite pensant qu'il m'avait déçu. Oh la la, si seulement tu savais...

Il m'indiquait également résider à l'hôtel, sans me préciser lequel. Nul besoin de le faire ceci dit. Il n'y en avait qu'un seul à des kilomètres à la ronde. 
Nous nous étions trituré la cervelle avec les mêmes inquiétudes et ça me gonflait le cœur de bonheur.
Il me conviait à le rejoindre si je souhaitais toujours le revoir.

Je ne lui répondis pas, je voulais lui faire la surprise.
Je me douchais à la hâte et rejoignais l'hôtel tout aussi rapidement.
J'espérais ne pas m'être trompée et qu'il était bien ici.
A mesure que j'entrais dans le hall et m'approchais de l'accueil pour demander le numéro de sa chambre, je me sentais bizarre.
J'avais l'impression d'être scrutée par des regards amusés, comme s'ils pouvaient lire dans mes pensées et leur donner l'impression d'être une de ces femmes qui viennent satisfaire un amant de passage.
Je n'avais jamais fait l'amour dans une chambre d'hôtel et l'idée de le faire m'excitait au plus haut point.
Je mémorisais les indications de l'hôtesse puis pris les escaliers, les grimpant deux par deux.
Je me retrouvais là, essoufflée face à sa porte. Je frappais timidement.

Il m'ouvrit presque illico et sans avoir le temps de prononcer un mot, il m'agrippa les hanches pour se coller à moi, m'embrassant avec fougue, tout en me faisant pénétrer dans l'intimité de cette chambre aux rideaux fermés avec pour toute lumière la lueur chaude d'une petite lampe. Je sentais son sexe déjà gonflé de désir, ce qui m'arrachait des soupirs de contentement et me faisait me trémousser contre lui, l'invitant ainsi à continuer.

Envolée la timidité et la tendresse de la veille. Ma neige brûlait de désir.
Envolée aussi ma pudeur, j'avais follement envie de lui, je le voulais tout entier.

Il s'assit sur l'unique chaise de cette chambre et me fit venir sur lui. Il commença à me dévorer le cou puis les seins, tout en les mordillant. C'était absolument divin. Je ressentais le plaisir de ses caresses partout en moi. J'étais totalement grisée mais je ne le laissais pas continuer.
Je m'arrachais à ses délicieuses étreintes pour me placer à genoux face à lui. Je voulais lui donner du plaisir moi aussi, lui montrer ce que je pouvais faire pour le satisfaire. Il le comprit dans mon regard et se passa instinctivement la langue sur les lèvres.
Je déboutonnais son jean's pour l'en délivrer de son érection. Son sexe en sortit aussitôt. Il ne portait pas de sous-vêtements, ce qui signifiait qu'il savait que je viendrai et mon excitation s'accentua d'avantage.
Lorsque je saisis son membre bien dur dans ma main, je fus complètement stupéfaite.
Putain ! C'est pas humain d'en avoir une si large !!
Mon expression avait trahi mes pensées et il ricanait fièrement de l'effet que cette virilité me produisait.

Rira bien qui rira le dernier... Et c'est sur cette réflexion que je me mis à lui lécher délicatement le gland, faisant tourner ma langue autour, laissant couler ma salive le long de sa tige pour enfin l'aspirer aussi profondément que ma gorge le pouvait.
Il aimait ça, il donnait des petits coups de bassin en rythme avec ma bouche et ma main qui le masturbait en même temps.
Il grognait et gémissait de plaisir, tête en arrière, les yeux mi-clos.
Je sentais qu'il ne me faudrait pas continuer encore très longtemps avant de le faire jouir. 
Mais il ne m'en laissa pas l'opportunité.
Il se redressa, me fit basculer sans ménagement sur le matelas moelleux de son lit et ôta ses vêtements. Il était superbe complètement nu. Je le dévorais des yeux, impatiente de le sentir venir en moi.
J'avais anticipé une tenue adaptée à des ébats, ne nécessitant pas d'être déshabillée, mais il me voulait nue.
Il vint ensuite sur moi, laissant peser son poids sur mon corps. Je n'en pouvais plus. Je gigotais mon bassin contre son sexe pour l'inviter à me prendre mais il se glissa entre mes cuisses, me disant que j'étais à lui et me tortura à son tour de sa langue.
Je sentais l'orgasme venir mais je le réprimais. Je ne voulais pas lâcher prise comme ça, je voulais cet orgasme quand il serait en moi.
Mais comme s'il me pratiquait depuis toujours, il appuya sa main fermement sur mon bas ventre pour me faire cesser de bouger et rester sous l'emprise de sa bouche.
Je ne pus lutter plus longtemps et cette jouissance, que j'avais tenté de contenir, explosa. Elle fut si forte qu'elle me parcourut tout le corps, me rendant électrique jusque dans le bout des doigts.

J'avais du être trop expressive car il me fit un chuuut du doigt tout en pointant son regard vers la porte de la chambre.
J'étais cramoisie. Je ne m'étais jamais senti mal à l'aise avec le sexe et quelques unes de ses pratiques mais avec lui c'était différent. Il m'intimidait.
Il me sourit et me demanda si ça allait.
Je m'apprêtais à me faufiler sous la couette, lui répondant que j'allais TRÈS bien lorsqu'il me saisit par les jambes et me retourna.
Il me susurra à l'oreille qu'il n'en avait pas encore fini et sur ces mots, il s'enfonça en moi avec une facilité déconcertante vu la largeur de son membre.
Ceci dit, la veille aussi.

Il resta un instant immobile, me laissant dans l'attente de ses premiers coups de reins, pour me dire que cette fois, ça ne se ferait pas en trente secondes.
Il commença enfin ses va-et-vient, alternant lenteur et rapidité, faisant sortir et entrer son sexe à sa guise, ce qui me rendait complètement folle.
Et alors que je pensais ne pas avoir d'autres orgasmes après celui que je venais de savourer, que je sentais de nouveau ce feu, ces picotements et ces contractions dans le bas ventre revenir.
Il gardait la cadence, celle qui me faisait monter haut dans le plaisir en me disant de sa belle voix grave "Viens, viens, je veux t'entendre jouir"
Ces quelques mots m'achevèrent et il dut mettre sa main sur ma bouche pour étouffer mes cris de jouissance.
J'étais comblée, rassasiée. On ne m'avait jamais fait l'amour comme ça. Je m'étirais, lascive. 
Mais sans me laisser un instant de répit, il me fit venir sur lui.
Il n'avait pas encore joui et je comptais bien le rendre fou à son tour.
Je m'appliquais à aller le plus lentement possible et augmenter crescendo le rythme. Cette position semblait être son point faible, il ne maîtrisait pas les coups de bassin, il n'avait pas le contrôle. Il me suffisait d'accélérer un peu pour qu'il me pétrisse les hanches et les fesses en m'implorant de ne pas ralentir. Je jouais ainsi à plusieurs reprises afin de rendre son éjaculation encore plus intense.
Il explosa, mâchoires serrées, grognant fort de plaisir. Je sentais les spasmes de son sexe alors qu'il se répandait en moi. 
J'étais fière de moi. Pour la première fois, j'avais la sensation d'avoir réellement donné du plaisir à un homme. Et pas n'importe lequel. 

La journée se déroulait ainsi, à faire l'amour encore et encore.
Je finissais par lui demander, taquine, s'il souffrait de priapisme.
Non, c'était inédit pour lui aussi et il aimait vraiment ça.
Il me prit dans ses bras, m'embrassa et s'assoupit. 


Aurélie. 

  • Mes compliments, Dame ! Lecture qui... comment dire... échauffe... A lire le soir, si on n'est pas seul(e) ! Sinon, trouver le sommeil après, pas facile.

    · Il y a plus de 4 ans ·
    Oiseau... 300

    astrov

    • Oh merci beaucoup. Voilà l'effet que j'escomptais

      · Il y a plus de 4 ans ·
      Img 20230305 224540

      Aurelie Blondel

  • Vache ! C'est hot ! =p
    Et très bien écrit, les sensations, l'envie, le désir, bravo Aurélie. J'ai même appris un nouveau mot Priapisme, merci ^^.

    · Il y a plus de 4 ans ·
    L as de pique avec tete de mort 30

    staff

    • Trop hot peut-être ?

      · Il y a plus de 4 ans ·
      Img 20230305 224540

      Aurelie Blondel

    • Non, comme il faut et en aucun cas vulgaire, bravo encore >.<

      · Il y a plus de 4 ans ·
      L as de pique avec tete de mort 30

      staff

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