Sois humble et tais-toi.

Christophe Hulé

Pour les gens comme moi, et comme nous tous, sauf si j'me trompe, mais je crois pas, enfin bref c'est pas gagné. On reste à quai et pour longtemps, sauf si on trouve la pépite, ou la porte des étoiles, vous voyez c'que j'veux dire.

Les nantis sont nés comme ça, et que peut-on y faire ?

On nous apprend l'humilité, jusqu'à nous faire croire que ces salauds sont malheureux en fait.

Mais pardon, je m'emballe, tout est parfait. J'ai un toit sur la tête et des nouilles dans l'assiette, aujourd'hui et naguère, on connaît, et on  a connu, bien pire.

Les nantis, comme les vampires, ont un sang particulier. Ils traversent les siècles sans dommage.

Pardon, mais là je pourrais en dire deux ou trois mots, et nous alors ?

Je sais, dit comme ça, c'est plus que minable, mais je connais très bien ma place, et il faut bien un début.

En tout cas je sens bien que tout ça ne date pas d'hier. 

Avec mes petits poings, je ne risque pas d'inverser la tendance qui dure depuis des millénaires.

On peut bien sourire de mes propos, avinés diraient certains, je n'en ai cure.

Quand on me parle de progrès, je rigole à moitié, car tout ça n'est pas vraiment drôle.

Où sont les Lumières ? Que devient le peuple, sur lequel on se penche un peu au moment des élections, il le faut bien, à chacun ses corvées.

En attendant, fait chier, et j'attends autre chose, mais je ne reste pas les bras croisés en hurlant à la lune.

Mon truc c'est de créer. Ça rapporte rien,  ça risque pas d'être coté à la bourse.

Je ne suis en rien un saltimbanque, les jeunes ont le droit de l'être, pour quelques années.

Je l'ai été autrefois, je ne regrette rien et je ne juge pas.

Tout est pourri sans doute mais avec des nuances, l'important n'est-il pas d' apporter quelques ajustements ?

Je m'y emploie et je ne suis pas le seul, beaucoup essaient de convaincre la jeunesse.

Non, tout n'est pas pourri, tout n'est pas foutu.

Bon, c'est vrai qu'il faut parfois prendre sur soi, comme on dit, pour passer le message.

Un jour , peut-être, s'il advient !vu les antécédents, on saura réfléchir.

Mais c'est pas gagné !

Pardon de m'étendre, j'attends, comme tous, celui qui me fera sortir du lit.

En attendant, merde à la débilocratie !

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