Solitude

effie

Un soir de déprime.

On se croirait en Provence. Les cigales s’agitent. Elles se sont donné le mot pour démarrer toutes ensemble. Jusqu’à présent, je ne les entendais pas. Et brusquement, c’est l’heure. L’une d’elles a dû donner le signal. Le chant de leurs ailes se fait de plus en plus fort et devient constant. Il couvre le souffle du vent et le ronflement de l’océan.

Cela ne m’empêche pas de dormir. Je ne dors plus de toute façon. Dormir est devenu une angoisse permanente. Avant, le meilleur moment de la journée pour moi c’était le soir lorsque je me couchais. Mon lit, c’était mon nid, mon refuge. J’avais bien du mal à le quitter le matin. Je n’avais aucun désir de me lever. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Je redoute le moment où je me couche car je sais que la nuit va être longue, trop longue, à attendre le sommeil qui ne vient pas, à attendre que le jour se lève, à sombrer dans des cauchemars tous plus épuisants les uns que les autres.

Personne pour me réconforter, jamais. J’attends le jour pour vaquer à mes habitudes et ne plus penser au vide de mon cœur. Je regarde la nature vivre et me demande combien de temps encore cela va durer, cette errance dénuée de sens.  

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