Sommets de l'absurdité

Jean Claude Blanc

mésaventures d'un artiste, pas bon narrateur en son pays, morale de l'histoire: s'en va quérir ailleurs qq lauriers ainsi sur ce site....

                    Sommets de l'absurdité

Faut que je vous narre par le menu

Comment un artiste trop loyal

S'est vu éconduit des faux culs

En son patelin de trous de balles

Où y'a pas un pour sauver l'autre

Pourtant jouant le bon apôtre

 

La scène se déroule où vous savez…

Chut ! Pas l'avouer, sait-on jamais…

Risque se faire lapider

Contentez-vous de ces « à peu près »

Y croissent ronces, orties, genêts

Pas difficile à deviner…

Sommets de la stupidité

 

Merlin enchanteur, polisson

Qui se targue de nombres compositions

Passant en revue, ceux de sa région

En vérité légions de morpions

Ça n'a plu, qu'en dira-t-on…

 

Lui-même issu de ce pays

Par mimétisme, s'est permis

En reprendre verbiages, morceaux choisis

Aurait dû se faire tout petit

Devant ses congénères pas cuits

Qui désormais plus guères amis

Se l'accueillent bravement à coups de fusil

Fiché « wanded », à la mairie

 

Se fend que de textes inspirés

D'expériences de ses jeunes années

Mais qui connaissent certain succès

Pour encenser, vilipender

Ceux de sa lignée, peu raffinés

Hélas en rire, interdit

« Nul n'est prophète à l'écurie… »

 

Se les mijote ses étourneaux

Même qu'ils figurent dans les journaux

Vont pas le glorifier de sitôt

Tandis qu'il leur taille un paletot

(Se trompe guère, volent pas très haut)

 

Commis un livre, pas l'enfer

Juste un hommage à sa terre

Voilà le début de ses galères

Peuvent plus le voir en peinture

Ces besogneux en inculture

 

Pas touche minouche aux bouseux

Blaireaux qui se reproduisent entre eux

Pas question leur tenir crachoir

Car de nature, ombrageux

Gueules d'enterrements, sombres regards

Sauf s'il y a un canon à boire

 

Voilà que mon pote, gros balèze

Auteur notoire ramène sa fraise

Prompt de ses gueux en faire une thèse

Sans leur avis, big malaise…

Si susceptibles, l'ont mauvaise

 

Mal lui en a pris, à ce plumitif

De faire sa pub en sa contrée

Voué au diable mort ou vif

Celui qui dit la vérité

Pas bonne à dire, le savait

 

D'essence personnage ordurier

Se croyait vedette des mémés

Bien d'autres chèvres à garder

Ces cancanières, malfamées

« Déculottées avant de chier »

Alors notre pauvre gratte papier

Qui se faisait une joie de réécrire

Fable charmante de son bled pommé

Banni, hué, nuisible à fuir

Fera pas partie des invités

Au téléthon, resto du cœur

Avec sa tronche de vainqueur

 

Trainée de poudre dans la bourgade

Tout se répète, vaste salade

Vachement décrier, le camarade

Juste retour estocade :

« Parait que l'autre, cette pipelette

En conte de belles sur nos côtelettes »

 

Que troubadour, farce et attrape

Peut pas l'atteindre cette attaque

Ayant d'autres cordes à son arc

Va se faire la malle, pour le meilleur

Là où ses fans, le comblent de ferveur

 

Pas assez grenouille de bénitier

Trop de grossièreté en son clocher

Où en faut plus pour extasier

Associations de retardés

Gaillardement, lui se permet

Leur renvoyer vulgarité

N'étant sali que par le fumier

 

Enfin lucide, averti

Se confond en philosophie

Comme Voltaire, en ses railleries

« Mon Dieu gardez-moi de mes amis

Moi je me charge de mes ennemis »

 

Eprouve quand même putain de dégoût

Lui qu'à toutes causes se dévoue

En son terroir, qui se bourre le mou

Ne peut que faire des jaloux

Considéré prétentieux fier

Sorti de la cuisse de Jupiter

 

Tient sa revanche, ce gazier là

(Pas les gros titres dans Gala)

Qu'en feuilles de choux de sa montagne

Jamais ne cessera de faire campagne

Pour ses gras double, gros bides sans foie

Talentueux, la hargne le gagne

Pas jusqu'à faire péter le Champagne

 

Un éditeur des plus sérieux

L'a pris aux mots, si savoureux

Que les busards en leurs gourbis

Ferment leur bec, par dépit

Affamés de « poubelle la vie »

 

Pour tant de potins, même pas chagrin

A ces corbeaux, ne concède rien

Y va toujours de sa guitare

Riches aubades, aux perles rares

A l'attention de ces ringards

Simples d'esprit, de crasse noire

 

Inutile de le consoler

Couru d'avance, d'être salopé

Par cerveaux lents, nuls de la tête

Leur en montrer, aux arriérés

S'en ferait même une fête

Mais plus subtile et sensé

Délaisse ces ânes qui végètent

 

Plus innocent, ni les mains pleines

Ne charrie bien ces phénomènes

Qu'avec mépris, pour leur haine

Extrêmes messes basses, et saintes antiennes

Bizarre ça rime avec FN

 

Sans aucun doute, de bonté ruissellent

Ces résidants, qui se les pèlent

Les champs d'airelles, les chanterelles

Où s'agit pas de faire du zèle

Sinon querelles et étincelles

 

Mieux vaut applaudir les grivois

Vraiment trop chic entre gaulois

Comme le Patrick Sébastien

Cet amuseur de crétins

Popu, ringard sur le déclin

La poudre aux yeux, perlimpinpin !

 

Pour mon ami fidèle conseil

Laisse-moi tomber ces bêtes qui veillent

Sur tes écrits, et leurs merveilles

A leur critique, prête pas l'oreille

Tellement mielleuses ces abeilles

Le dos tourné, elle t'injurie

En te clouant au pilori

Peu courageuses, même se renient

 

Consacre-toi, chemin faisant

A tes collines du couchant

Où la bise fouette tes idées

Bien moins gâtés, ces demeurés

Qui te chapitrent sans rien piger

Toi qu'es pétri d'humanité

Pourquoi leur faire la charité

A ces pois chiches du cervelet

Qui ne t'en sauront aucun gré

 

A toi mon Frère créateur

Auteur, chanteur, compositeur

Ces quelques vers de chaleur

Afin ne plus avoir peur

De commenter sans te dégonfler

Cette pitoyable réalité

Qu'on amalgame avec bonté

 

Ceux qui t'envient par hébétude

Poursuivis par les grandes études

Laisse-les choir, tellement prudes

Sachant que seuls, en voient de rudes

Sur chemins de pierre, n'usent plus de sabots

Devenus de la race des prolos

T'épanche plus sur leur passé

Peu reluisant, ça craint le fiasco

Mais n'étant plus qu'un étranger

Va pondre ailleurs, t'en faire écho

A époustoufler les bobos

 

Garde pour toi, ce qui t'es cher

Te confiant qu'aux éclairés

Car ici sifflent langues de vipères

Toi si sensible visionnaire

Eloigne-toi de cette portée

De dégénérés, pas éhontés

Qui souhaiteraient te censurer

 

Bien au-delà de cet arbitraire

En toi vogue l'âme d'un libertaire

Précieuses et tendres tes pensées

(Lu dans la presse, pas inventé)

Digne de rejoindre les initiés

Ces anonymes solidaires

Qu'en redemandent de tes pamphlets

 

Moi-même, blessé, tiré un voile

Sur ces péquenots qui se complaisent

Dans leur merdier, ruinés, sans pèze

Ne me fiant plus qu'à mon étoile

 

Tant pis pour eux, étant de leur proche

Ras le bol qu'ils me cherchent des croches

Comme toi me barre, c'est ça qu'est moche

En écrivant d'une main gauche

Chance me priver de leurs reproches

Les abandonne, sonneurs de cloches

De leurs calomnies, plus les pétoches

Ayant mis mon mouchoir dessus

Afin ne plus être déçu

Tout dans le crâne, rien dans les poches

Les thés dansant et les balloches

Pour les couilloux, niaisement fastoche

Comprend que je fasse mes valoches

Règlement de compte, OK Corral

A Cloche-merle, règne animal

Où il y a plus de bêtes à poils

Que d'intelligence, calée géniale

Sevrées de neurones, hélas fatal

Tètent leur mère la morale

 

Passant par-là, toi l'inconnu

Dans leur bouche, de ces commères

C'est mieux comme ça, en cas de bévue

Paroles s'envolent comme l'éclair

Si tu insistes jouant les vertus

Tu vas en chier, des ronds de chapeau

Par l'orifice de leur derrière

Fais pas le malin, et marche au trot

Pas bienvenus les gigolos

Même né ici, dans la misère

Alors t'en prie, cesse faire le beau

Riche emplumé, drôle d'oiseau

 

Cher Roro, reste sur tes gardes

Tu risques en prendre pour ton grade

Te pointe pas avec ta gratte

N'épatant pas bêtes à deux pattes

 

Faut se montrer humble en ce pays

Suivre ses instincts, sans faire de bruit

Sur ses exploits, ses réussites

Bien préférable vivre en ermite

 

A toi j'adresse cet avertissement

N'en montre pas trop, de tes tourments

Naïfs rêves, à ces pauvres gens

En profiteraient pour te moquer

Te faisant le coup de la destinée

(Qu'en sont eux-mêmes pas gâtés)

Pas d'amertume de ma part

Etant bientôt sur le départ

Mais bien content que ces ignares

S'entredévorent, les jours de foire

Formule rapide, illusoire

Bavoir au bar, coin de comptoir

Barre-toi vite, pas malabar

Mais marre-toi de mon histoire

Qu'est après tout que racontar

Selon ces mules qu'ont pas de mémoire

 

La nullité, a bel avenir

Suffit de bien l'entretenir

A force d' hurler et maudire

Son existence la pourrir

Moi j'ai choisi, crever de rire

En cet empire sur sa fin

Comme en témoignent mes refrains

Que je compose, en clandestin

Les entonnant qu'à mes copains

Les belliqueux en feraient un foin

Si je divulgue ce qu'est pas malin

 

Alors j'arrête mes insolences

Comme m'y invite ma conscience

En panne des sens, il y a urgence

Dès lors en guise de confidence

Vous réciterai minuit chrétien

En ce pays de calotins

 

Toi qui fus hier, éreinté

Par d'honorables faux jetons

N'obéissant bien obligés

A ceux qui ont toujours raison

Evidemment par lâcheté

Pour être du côté des champions

Autorise-moi, me relâcher

A mon tour leur cramer le croupion

 

Confirmation de ce que je pensais d'eux

Mendigots, d'apparence loqueteux

A faire pleurer dans les chaumières

Si on les chahute ces vaniteux

Soudainement perdent leurs nerfs

Ton ironie mordante amère

Ne peut qu'attiser leur colère  JC Blanc novembre 2017 (pour toi Ami)

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