Soom T, à la Bifurk

Je ne risquais pas de la rater. Sûrement pas. Je veux dire, son LP “Ode To A Carrott”, en collaboration avec Disrupt, rassemble 8 chansons avec pour seul sujet la Marie-Jeanne sous toutes ses formes. Cette nana est une véritable héroïne.

Bref, nous voilà donc à la Bifurk, qui est à la fois un skate park, une salle de concert, d'expo… bref. Comme leur accroche le dit si bien “une friche culturelle, sportive et citoyenne”. Là, en l'occurrence, c'était une salle de concert pleine de hippies, et plus généralement de gros fumeurs. Paradiiiiise!

Après le premier DJ, un grenoblois, je crois - on en a raté la majeure partie, je passerai donc dessus - on a eu droit aux mecs de l'Entourloop, un duo originaire de Saint-Étienne spécialisé dans le mash up d'excellents sons d'old school hip-hop à d'autres excellent sons reggae, dancehall. Le genre de mix qui, bien réussi, est la recette parfaite pour chauffer une salle : des airs connus un brin bousculés, qui cracherait dessus ? Sûrement pas moi, et franchement, on avait l'air de partager mon avis, vu le mouvement massif qui a suivi leur entrée en scène, créant une foule qui ne s'est dispersée qu'après leur départ - mais le lieu est toujours resté circulable et dansable… I FUCKIN LOVE HIPPIES SOMETIMES!

Après cette bonne grosse première partie est enfin arrivée celle que tout le monde attendait avidement. Rien que son entrée en scène était excellente : 1m20 en manteau de ski et gros bonnet, qui commence direct à sauter partout… et qui ne s'arrête plus !
Pendant les 2 heures de son concert, elle a tout fait. Elle est partie dans tous les sens, sans pour autant perdre sa maitrise et son flow… ou devrai-je dire SES flows ? Parce qu'il y en a tellement ! Du grave à l'aigu, de l'assassin au doux, sa voix peut absolument tout faire, et surtout passer de l'un à l'autre en moins d'une seconde.
Un show sans temps morts, dont le freestyle est la pièce centrale. Le concert déjà bien avancé, deux types débarquent sur scène, des grenoblois, probablement invités par la MC. S'en est suivi une impro entre le battle et la franche camaraderie au résultat sans appel : elle les a pliés en deux. Après deux trois échanges, alors qu'eux avaient épuisé toutes leurs meilleures punchlines et ne balançaient plus que pour faire bonne figure, elle était encore à FOND, chaude comme la braise et pleine de ressources, et jamais hautaine (poke Nina Kraviz).

Le concert fini, sûr qu'on aurait pu l'emmener en teuf, poser sa voix magique sur un gros sound system jusqu'au petit matin. Pour moi, et je pense pour le restant de la salle, Soom T est définitivement posée au-dessus du game. Quel qu'il soit.