Sourire et légèreté

aile68

Pendant longtemps je n'ai pas su faire cet exercice rhétorique purement français qu'est la dissertation, plan, thèse, antithèse, synthèse, à non ça c'est pour les dissertations de philo, vous voyez je confonds. Bon c'est vrai il est loin le temps du lycée. Rien à voir avec les belles rédactions du collège qui faisaient appel à mon imagination et à ma poésie déjà présente. La poésie en prose est celle que je préfère, la première que j'ai étudiée au lycée est un texte de Baudelaire, dont le titre m'échappe un peu, "L'enfant au jouet" ou plutôt " Le joujou du pauvre" voilà c'est ça! Rien que le titre m'a emballée! Il y a dans les poèmes en prose ce petit chose qui se construit et nous échappe, comme un fil qui tisse une toile aux rimes si transparentes qu'elles en sont invisibles et pourtant on la sent cette poésie qui s'étire comme un chat paresseux. Tout, le choix des mots, l'ambiance qu'ils créent me plaît, les idées qui se forment, oh comment expliquer un poème en prose? Il se sent, il nous fait vibrer, ou nous caresse, il est de l'ordre des cinq sens et plus encore, de l'irrationnel voire du spirituel. Rien à voir avec le rationnel "barbare" à mon sens des dissertations. La nuit je rêve encore que je me bats avec cet exercice difficile, que je réussis partiellement parce qu'il manque toujours quelque chose. Combien de dissertations ai-je réussi en fait?, Une , deux? Reste un sentiment d'échec par rapport à cet exercice que j'ai envie de surmonter.  Pourquoi? Pour la gloire? Pour moi? Pour l'orgueil qui m'a fait faire une ou deux erreurs dans ma vie, c'est peu mais elles étaient de taille! Je suis pas tant faite pour expliquer un texte mais pour le sentir d'un point de vue linguistique, d'un point de vue de la sonorité. Là oui je suis bien présente! Qu'est-ce que la poésie?Le terme vient du grec "faire, créer", le poète crée donc des formes expressives, des sonorités, des figures de style. Bon ça devient trop technique, voire barbare. Je préfère qu'un poème en prose me porte dans le flot de ses mots et qu'il me laisse imaginer comme dans les rédactions d'autrefois, comme à l'époque où je n'étais pas prisonnière de ces dernières, où je me sentais légère et n'hésitais pas à mettre à la poubelle mes copies où figuraient en rouge de bonnes ou mauvaises notes. je réalise aujourd'hui que ce geste a marqué la fin de mon insouciance. Ce geste ne m'a jamais plombée, ni rendu triste, je sens au contraire le vent de la légèreté dans mon esprit et je me vois aussi sourire. Sourire... On m'a dit un jour que je devrais sourire plus souvent, c'est vrai, j'ai fait des progrès depuis. Un sourire que je sens dans mes yeux, les sourires des yeux sont les plus vrais, les plus sincères, les plus beaux.

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