Sous le vent

marivaudelle

bon ou mauvais vent, il souffle toujours
Je flotte dans un lac de tendresses.
Je lis, j'écris, je relis.
Je rature. J'efface.
Je ne me regarde pas en face.
Je me noie dans mes contradictions.
Emportée par Morphée, je vogue sur ses flots
Souffle des alizés, caresse doucement ma peau
Je sens sous mes pieds le lent roulis du bateau
Le soleil au couchant, je suis ombre, me tournant le dos.
Je tente de me corriger.
Je ne peux pas me gifler.
Je nage de toutes mes forces vers son île.
Je plonge dans les vagues des désirs
Rêvant de le noyer dans les plaisirs.
Je plonge, espérant qu'il me suive, dans cet océan aux vagues démontées
Je le frôle, nage, ondule contre sa peau, forte de curiosité
Ses privautés m'effleurent, ensorcellent ma légèreté
Je me fonds contre sa chair, à la convoitise assoiffée.
Ses envies me déséquilibrent, ses jeux m'affolent,
Attendant un souffle, son regard comme une obole.
Je lis, j'écris, je relis. Je caresse ses mots
Je rature. J'efface. Je lui tends ma face.
Je me regarde en face. Je rougis.
Ma tête gronde, tempête, l'envie de lui me foudroie la raison
Il plonge dans l'océan de mes désirs, réincarnation de Poséidon
Respiration sur ma nuque, il me guide vers ce monde perdu,
Anéantie par cette nage sans fin, je lui tends mon cul.
Je tente de me corriger.
Je ne peux pas me gifler.
Quelqu'un devrait me fesser.
Les mains agrippées, jointures blanchies, au bastingage
J'imagine nos corps effleurés, embrassés, nos voyages
Lorsque l'échine de mon dos, se dresse, pouvoir animal
C'est son torse que je sens, je me cambre, j'en ai mal.
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