Stairway to heaven

mist8

C'était décidé. J'en était sûre. Je me l'était promis. Je n'aimerais plus, pas avant de m'aimer moi-même. J'avais déclaré que mon bonheur ne flancherais plus. Qu'il dépendrait de moi avant tout. De toutes façons, j'étais trop mauvaise pour les gentils garçons. Tomber amoureuse peut-être, mais ne plus accepter d'aimer.

Tu es arrivé. Fier, orgueilleux, tellement sûr de toi. Persuadé d'y arriver. Et tu as réussi. Tu as louvoyé jusqu'à moi, tu t'es insinué dans mes pensées, tellement doucement que je ne m'en suis pas rendue compte. Tu le savais, tu avais tout prévu. Je l'ai compris et malgré tout j'ai accepté. Parce que je me croyais assez forte ou parce que j'étais perdue, je n'en sais rien. Probablement un peu les deux. 

Un soir je te l'ai dit. Je me l'était avoué. Je t'aimais bien, un peu trop bien. J'avais peur, tu allais me faire du mal. Et que je voyais celui que tu étais, tellement brisé que tu en devenais insensible. Tu m'as rassurée. Tu savais déjà, tu voyais tout. Alors j'ai calmé cette voix qui me criait de fuir et je t'ai embrassé. Les secondes, les minutes, les heures ont passées et tu étais encore là. J'y ai cru, tu sais... Et ça m'a fait tellement de bien le temps que ça a duré.

Je suis revenue. Comme ça, l'air de rien. J'avais laissé tomber les barrières, je me fichait que tu comprennes que si j'étais là, c'était seulement pour toi. Tu as tout compris. Tu m'as aidé à me sentir à l'aise, en confiance, tu m'as même dit que j'étais belle. Mais à cet instant, tu ne voulais pas de moi. Je pense avoir été une bonne distraction.

Cette fille est arrivée. Jolie, innocente, pleine de nouveauté. Je suis devenue invisible. Je suis restée, j'ai ri à vos blagues, j'ai essayé de participer. Mais j'étais de trop. Depuis longtemps tu ne me parlais plus comme ça. Tu m'avais déjà eue, ça te suffisait. Je suis rentrée chez moi toute seule. On m'a accostée un peu mais je n'entendais rien. Et j'en suis là.

Si tu savais à quel point je me déçoit. Il y a peu de temps je me voyait intouchable. Je t'ai ouvert toutes les portes. Ce soir tu m'as dit que j'avais pour toi le regard d'une femme amoureuse. J'ai fait semblant de rire, j'ai accusé l'alcool. Mais aucun de nous n'était dupe. Et ça me fait mal de me l'avouer, mais à cet instant j'aurais tout donné pour que tu me renvoie ce regard. 

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