Succession suspicieuse

Hervé Lénervé

Au commissariat du 12e arrondissement.

Merci d'avoir répondu à notre convocation, monsieur.

Il faut dire que votre lettre m'a surpris et voire intrigué, qu'en est-il de cette étrange affaire ?

Connaissez-vous cette femme sur la photo ?

Ma fois, NON !

Il se trouve que cette femme, vous lègue sa propriété dans le sud de la France, d'une valeur de deux millions d'euros.

Refaites-moi voir la photo... Ah oui ! Je me disais bien, aussi, que ce visage ne m'était pas totalement inconnu... oui, une passion torride, l'attirance folle, de deux jeunes tourtereaux, pris dans le vertige de l'amour, sous la moiteur du mois de juillet dans les prés.

La défunte était beaucoup plus âgée que vous.

Trois fois rien.

Trois fois dix ans, quand même, elle avait trente ans de plus que vous et à la période, à laquelle, vous vous référez, la maladie l'avait déjà fortement diminuée physiquement et intellectuellement.

Je me souviens qu'elle avait encore, tout son corps quand il le fallait et toute sa tête quand elle a signé les papiers.

Voilà justement le nœud du dilemme qui préoccupe les plaignants, les héritiers légitimes. Ils prétendent que vous auriez abusé de la faiblesse de leur parente affaiblie pour lui soutirer des biens, sous une menace comminatoire.

Pure calomnie ! Je ne l'ai frappé que peu souvent et toujours avec discernement et modération.


Quoi qu'il en soit, les héritiers légitimes de la défunte, vous attaquent en justice pour séquestration dans un mobil-home, abus sexuels et tortures physiques sur personne presque mineure.

Je n'avoue rien, mais je refuse l'héritage.

Voilà des paroles sensées. Abandon des poursuites. Pour les tortures, il y a prescription,

De toute façon, elle n'est pas morte de cela.

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