Supernovæ

Julien Darowski

Jadis rien n'existait hormis l'effroi du vide.
Du chaos, cette boule informe et froid liquide,
Vint une créature onirique et spectrale
Faite d'une matière aux couleurs spatiales.


Amalgame d'aciers, de poussières divines,
De diamants en copeaux mélangés de résines.
En son sang coulait le feu du cœur des planètes,
Et, dans ses larmes l'eau des plus pures comètes.


Cent soleils sidéraux, des lunes incolores,
S'enflammèrent soudain comme des météores.
Un nouvel univers allait naître bientôt
D'atomes effondrés sur leurs propres noyaux.


C'est d'un unique grain d'énergie explosive
Qu'émergea tous les corps flottants à la dérive.
Ainsi vint la lumière et sa céleste aura,
Ancêtre de la vie, divas des opéras.


À l'aube, s'éloignant, les astres orphelins
Contemplaient la noirceur lugubre des confins.
Tous, craignant l'infini, gouffre de solitude,
S'allièrent ensemble au terme du prélude.


Vinrent les galaxies, spirales elliptiques,
Etoiles condensées sur un disque cosmique.
La Voie lactée, sublime, ovale, incandescente,
Roulait en tourbillons sa robe flamboyante.

Signaler ce texte