Taquiner

aile68

Taquiner le poisson ou la petite soeur, ouvrir un sac à malices plein de friandises et de surprises, les découvrir avec délice, avec des étoiles plein les yeux, les dévorer derrière un rocher à s'en rendre malade, ne rien regretter, le rouleau de réglisse était mon bonbon préféré et puis les Carambar et les Malabar.

Lever le voile devant mes yeux, voir le monde sans état d'âme, se construire avec des peut-être et quelques certitudes sur son nom et ses origines, nager même en eaux troubles, mettre le doigt sur ce qui fait mal, sparadrap et mercurochrome, le sapin battu par les vents pousse mal.

Dire les choses ou freiner des quatre fers, se prêter au jeu de la vie avec ses règles et ses dérèglements, comme le chante Balavoine "les lois ne font plus les hommes mais quelques hommes font la loi", à quand la roue qui tourne? Prendre le train en marche, oser le tout pour le tout, revenir à ses premières amours.

Voler avec une ou deux ailes, aimer la difficulté, s'en tirer avec les honneurs ou être dans la moyenne des gens, mais droit dans ses bottes de préférence. "J'aime pas le bruit de bottes" affirme Renaud, celles qui martèlent de drôles d'inepties tirées d'obscures vérités.

Moi je préfère taquiner le poisson ou la petite soeur, déverser sur la table de jeux mes friandises et mes bonbons, deviner les charades des Carambar et me tatouer des Malabar sur ma peau de grande enfant. Combien de coches encore devant moi, combien d'opportunités, de chances à saisir? Ne surtout pas y penser et prendre la vie comme elle vient, enfin essayer au moins et marcher, marcher...

La vie elle, ne taquine pas, elle fait du bien ou elle fait mal, voili, voilà...

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