Terre d'Oc

ecriteuse

d'Oc et de lumière,
« Souviens toi » de la terre d'Oc et de lumière, de ses garrigues incendiés par le soleil de midi, du vent qui porte les odeurs enlacées du thym et du romarin. Souviens toi, la Dame de Capimont, la madone des vignes, le cierge allumé dans la chapelle silencieuse, les cerises sur l'arbre, la fille allongée dans les herbes froissées son regard tourné vers les arbres envolés. Souviens toi le ruisseau paressant entre les roseaux qui chuchotent, l'ombre bienveillante des platanes, la cigale endormie sur le tronc du pécher, nos mains de maraudeurs sur le fruit encore vert, les éclats de l'eau vive sur nos visages émerveillés. Souviens toi, la terre rouge après la pluie, le châle sur les épaules nues de la parisienne en vacances, l'eau de source qui pique et pétille, le film en noir et blanc, le plateau de la serveuse du Grand Café qui joue avec les rayons du soleil et le vent irrévérencieux qui emporte le képi du garde-champêtre. Souviens toi, la Cocarde de Mimi Pinson, nos rêves sur le tapis vert, la boule qui tourne et roule, les jetons de l'espoir, l'orchestre en rouge et noir, les grands amours du samedi soir, la farandole des étoiles dans le ciel de l'Août. Souviens toi, les arcades de la maison cévenole, Souviens toi, la mante religieuse qui prie pour obtenir une grâce trop souvent refusée, les sauterelles qui fusent des herbes hautes à chacune de nos foulée, le ballet des libellules, et hélas le papillon sacrifié. Souviens toi de la vanité de nos corps hâlés , de l'accent chanté des gens du terroir, de l'été qui va, qui va et qui n'en finirait pas si l'automne n'était là et avec lui les souches qui plient sous le poids du raisin, le fardage des vendanges. Souviens toi de la terre d'Oc et de lumière, de ses garrigues incendiés par le soleil de midi,du vent qui porte les odeurs enlacées du thym et du romarin, des collines rouges de bruyère, des flamands roses qui illuminent la tranquillité des étangs, des chants guerriers de la Tramontane et du Mistral, des noires manades et des blancs camarguais. Souviens toi enfin, de la mer bleue d'éternité, gardienne jalouse de ses terres, de la mer qui elle, n'oublie rien.
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