T'es libre Max ?
Jean Claude Blanc
T'es Libre Max ?
Accommodant, cool, relaxe
C'était pas Max la menace
Ce qu'en ce jour, on est furax
Lorsqu'un des nôtres, soudain trépasse
Venu son tour, subir la poisse
En ce chaud mois d'août, un peu fort
Rattrapé par son funeste sort
Lui si costaud, fan de sport
A chopé le mal de la mort
Encore un pote qui nous quitte
66 ans, à peine en retraite
Pénard, chez lui avec sa petite
Femme gentille, sensible, discrète
D'en faire son deuil n'est pas prête…
De ce pays par adoption
Qui lui offrait tant d'affection
Même lyonnais, (péché mignon)
Pour partager une portion
Pas le dernier, entre voisins
Qui aujourd'hui, le plaignent bien
Comportement d'un homme sage
Amalgamé au paysage
Pouvait compter sur nombres d'amis
Pour son humour, salé, poli
Ce qu'il nous manque, notre cher Maurice
Toujours prompt à rendre service
A croire qu'il n'y a pas de justice
Voué au Ciel bien trop tôt
Noble âme en moins, en notre hameau
Pourtant doté d'énergie rare
Qui à ses proches donnait sa part
De sollicitude, jamais tranquille
Pour satisfaire sa famille
Encore bel homme, séduisant
Au regard tendre, bleu azur
Que sa compagne, jalousement
Admirait pour sa fière allure
Lui ayant pondu un doué enfant
Qui le porte en terre, douloureusement
Mari génial, brave apôtre
Pour les bordées toujours des nôtres
Voilà que le diable nous l'emporte
Fini de taper la belote
Qu'un crêpe noir sur la porte
Du bar « chez Bob », souvent bon hôte
On peut que rester subjugué
Par lui qui pétait la santé
D'un coup, férocement terrassé
Même impossible, le sauver
Pas de détail, la faucheuse
A fait son œuvre cette vicieuse
L'exécutant, semblant nous dire
« N'y a pas d'âge pour mourir »
Rituellement, les cloches sonnent
Pour ce copain, dans le néant
Sachant que c'est la moindre aumône
Qu'on lui doit pour son dévouement
Culte sacré en notre église
Bénir son corps, pauvre chair
De cet encens, miracle, surprise
Pour le réduire en poussière…
Car en effet, pourquoi s'en faire
On est que de petites choses
Insignifiantes les prières
Tandis que lui, seul repose
En bon chrétien, m'y suis rendu
A cet office des morfondus
Gardant en moi, quelque amertume
Pour cet intime, d'hommages posthumes
Y'a pas de mot pour définir
Ce qu'on éprouve face au pire
Que d'espérance à l'intérieur
De notre esprit, de notre cœur
J'ai fait le max, pour toi Max
Pour t'avouer que j'ai le trac
De te rejoindre sur ton nuage
Où il s'agit d'ôter son masque
Pour pas que Dieu pique sa rage
Vénérant pas toutes ces idoles
A qui on dresse des auréoles
Je m'en repens, drôle de mariole
En te confiant ce jeu de rôle
Sûr que là-haut, tu en rigoles
Lamentations, regrets et pleurs
Le corbillard bardé de fleurs
Que de simulacres à l'enterrement
D'un vieux complice, bon vivant
Que de culs bénis amassés
Qui par principe viennent l'honorer
Cette dépouille désormais
Alors triste, je fulmine
Ce que l'existence, n'est qu'une ruine
Vite cramée, malgré l'estime
Qu'on lui portait dans le passé
Qu'un au revoir, sait-on jamais
Te dire adieu, ne m'y risquerais
Car ça ferait mauvais effet
En ma païenne foi torturée
Après fastueuses funérailles
Peut-être va-t-on se retrouver
A Pâques ou à la Trinité…
Mais cette fois pour faire ripaille
Plus mal aux dents, pour blasphémer
Aussi prudent et circonspect
Me tiens à l'écart de ces hommages
Que te décerne le village
Brebis mortelles, destinées
Qu'atteindre l'Eden par la pensée
Que par mérite, tu l'as gagné
Dis-moi là-haut au Paradis
Est-ce si divin, à ce qu'on nous dit ?
Suis ton conseil « vive la vie »
Un brin de candeur, toujours ça de pris
T'es libre Max, envolé
Près du Seigneur enfin en paix
Que ce refrain puisse consoler
(Du requiem du curé)
Ta chère Danièle, accablée JC Blanc août 2017 (pour elle, épouse modèle)