TIME

Prélude à l'inquiétude, les aiguilles de la pendule, la grande aiguille s'essouffle, la petite galope ! La nuit et son linceul envahissent mon cœur, étreignent de frissons ma peau esseulée du contact de tes doigts.

Tes mots, tes lèvres douces bousculent le silence complice de ton absence. Mes chimères me rappellent tes mains sur mes déhanchés dans l'odeur de nos éveils, ces petits matins chagrins lorsque le temps nous stresse, lorsque la grande aiguille s'essouffle et la petite galope !

Tant de maladresses ont tué notre ivresse, ces départs programmés, mes colères contenues quand ma silhouette en détresse réclame en confusion que nos vies se conjuguent au présent sans passé pour un bel avenir.

Prélude à l'espérance ! Les aiguilles de la pendule se sont rattrapées. C'est l'heure où nous devons nous retrouver.

Serait-ce toi qui presse le pas dans le couloir ? Je veux revoir mon sourire dans le miroir, l'illusion du bonheur, éclairer mon visage d'un semblant de lueur ….

Aimeras-tu ma silhouette en désordre, le sillon de mes larmes gravé au bord de mes yeux, mes cheveux ébouriffés, et mes baisers brûlants lorsque, affamée de toi, je mangerai tes lèvres ? Les fluides de nos bouches seront ensanglantés, la saveur acre et tiède de désir diluée.

Tu viens d'entrer ! Je t'offre ma nudité sans aucun artifice, je t'offre ma nudité pour laisser libre cours à nos instants délices …

Oubliant le supplice des tortures de l'après nous sombrons dans le vice !

Nos lèvres se déchirent, nos langues s'harmonisent, au rythme de nos corps sensuellement enchevêtrés.

Le temps s'est arrêté pour une nuit. Les aiguilles de la  pendule conjuguent leurs effets pour le temps prolonger