Tirade éclaire avantl'hiver

Jean Claude Blanc

le grand changement! même de l'heure, cette fois définitivement à roupiller davantage, qui dort dîne, ça tombe à point, où on se serre la ceinture! merci Manu bonne réforme pour une fois!

                   Tirade éclaire avant l'hiver

Soleil d'automne doré de lumière

Passage éclair avant l'hiver

Une bise glaciale souffle du nord

Pas le moment sortir dehors

A se choper mal de la mort

Rien d'autre à lire, que faits divers

Banalités dont je suis fort

Pour faire fi de mes misères

Nombres poètes l'ont chantée

Saison figée si désolée

Où la nature se dénude

Que nos gosses reprennent leurs études

Mélancolique solitude

A se balader en altitude

Brassent leurs souvenirs retraités

Atteints par la décrépitude

S'y rendent pour pas désespérer

 

Les feuilles fanées des arbres sans sève

Parsèment les prés, ainsi s'achèvent

Mois de volupté sur les sommets

Réduits frileux à se réchauffer

Au coin du feu, pour ruminer

Par contre la chance d'en profiter

Si en octobre fait pas frisquet

Tenue légère pour bronzer

Sachant que ça ne va pas durer

Le thermomètre à la baisse

Viendra le temps de la paresse

Toute la journée faire la sieste

Devant le foyer de la cheminée

 

Annonce la neige la météo

Pas abuser, on a du pot

Nous qui veillons tard le soir

Devant la porte, goguenards

A ce blizzard, on ne peut pas croire

Pourquoi prévoir l'incertitude

Alors que d'office, la messe est dite

Mais sont tenaces nos habitudes

A s'angoisser, y'a pas de limites

Tel est le sort du genre humain

Sans cesse penser à demain

Tandis qu'encore brillent dans le ciel

A l'horizon, rayons de miel

 

Pauvres bipèdes affolés

Par cette sotte fatalité

Qui nous attriste, avant-coureur

De ce si proche, cher bonheur

Ne ressassant que notre passé

Mieux vaut songer aux avantages

Plus de touristes dans les parages

Ni de grêlons qui nous ravagent

Sortent de leur cache, bêtes sauvages

Même plus personne les mettre en cage

 

Moi-même artiste sans fortune

Durant mes nuits, plume la lune

En vérité plus concerné

Par l'existence en société

Pas mécontent, d'avoir la paix

Bien loin des bruits de la cité

Morosité de ses quartiers

Certes l'appréhende cette fin d'année

Novembre, décembre, à me geler

Tas de congères, rester cloitrer

Mais l'occasion de composer

Sur ma guitare, tendres couplets

Que pour ma paume, improvisés

Ne s'agit pas me déranger

 

Peuvent pas s'astreindre à cette galère

Ceux de la ville, chouchoutés

En plus dans ma vallée de l'Enfer

S'y risquent pas, trop verglacée

Seule nous visite que l'infirmière

Pour voir si on n'est pas crevés

Moi qui me fous de la politique

Sur ma télé vitrine magique

Je les regarde se débattre

Bandes de comiques, abattre leurs cartes

Se gênant pas pour nous priver

De l'essentiel, juste pour crouter

D'essence bougna mais pas avare

Tue mon cochon, en février

A point nommé pour me faire du lard

Un canon de rouge, par-dessus le marché

Costaud de foire, modeste gloire

Tant nous enfument ces députés

Devrait nous soutenir, le mien du PC

Mais comme les autres, se fait du blé

 

Pourtant conseil à respecter

Même du pays ces fins limiers

Qu'ils laissent les chasseurs chasser

Et les champignons de pousser

Secrètement dans les forêts

Dont je connais les meilleurs coins

Mais à confier qu'à mes copains

Sans le faire exprès, de suite sur la liste

Des misanthropes souverainistes

Bien malgré moi, mais c'est la preuve

Qu'ils ont raison les populistes

De leur parti, la France est veuve

(Pardonnez-mon langage parlé

Fais ce que je peux pour raconter

Presqu'en patois, ce qui me casse les pieds)

 

Mais revenons à ce sujet

Qui préoccupe mes pensées

Pourvu que jamais, au grand jamais

Débarquent chez nous des étrangers

Déjà mon chien de race coupée

« Lapin de garenne, bleu d'Auvergne »

Genre stéphanois, sait dire « bosseigne »

Jappant derrière fils barbelés

Ayant le gite et le couvert

Mais seulement que locataire

Salope pas ma propriété

Sûrement qu'un rêve la liberté

D'aller venir sur nos chemins

Peut-être crottés mais bien élevés

Taper la belote, entre voisins

Pour terminer, un bout de pain

Saucissonnant braves anciens

Ragaillardis, regagner notre lit

Et se lever la mine réjouie

Car n'attend pas notre turbin

Faut pas grand-chose pour être heureux

Malgré la burle, qu'hurle sous les toits

N'y a rien de plus savoureux

Que s'envoyer tranches pâté de foie

Avec une goutte de bonne gnole

Sûr danser la farandole

Bourrée de chez nous, gaulois marioles

 

Cette fin octobre, faiblement éclaire

La voie lactée de nos ancêtres

La suivre sans cesse, suis pas peu fier

Tant que de nos montagnes, sommes encore maitres

Car le progrès on l'envoie paitre

Pas des brebis attentionnées

Afin que boivent du petit lait

Les entreprises à moindre frais

En guise d'étoiles, que lampadaires

Mais qui estompent l'atmosphère

Où de respirer, faut payer cher

Tandis que là-haut pas de frontières

Uniquement, genièvres, bruyères

Où je réside qu'en chimère

Il n'y a pas plus pur désert

Pour y attendre mon heure dernière

A retrouver mon Père, mon Frère  

L'éternité, des solidaires

M'y consacrer m'est salutaire

Par cette tirade, mon bol d'air

Bientôt Noël, calorifère

Ronfle le fourneau en ma chaumière JC Blanc 2018 (on change d'heure !)

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