Tout en toi

Lev Hamels

Tout en toi sonne comme une délivrance, celle de ce mal qui s'est installé dans mon ventre, dans le creux de mon estomac.

D'abord, peut-être, la grâce que je trouve à tes yeux, tes yeux de jade que j'adore. Tu es belle, me dis-tu. Tu n'as pas besoin de maigrir pour me plaire. Ça, je le sais bien, et le rends compte que quelque chose cloche. Je ne m'affame pas pour te plaire. Je ne m'affame pas pour le regard des autres, puisqu'il ne m'importe que très peu... Je ne fais pas non plus ça pour moi, puisque la perte de poids n'a rien changé à mon appréciation désastreuse de moi même, et que ce n'est certainement pas agréable. Alors pourquoi ? 

Enfin, nous nous retrouvons enfin, et à aucun moment tes yeux ne trahissent un quelconque mensonge.

Tout en toi sonne comme une délivrance.

Ta voix envoûtante, qui m'évoque l'amertume fine et chaude du chocolat noir.

Le goût de ta bouche, mûre le matin, canneberge par moments, passion constamment et incontestablement. 

Tout en toi sonne comme une délivrance, jusqu'à l'ironique résonance de cette petite boutique où tu travailles. La cure gourmande. Cure, idée médicale, idée de guérison. Gourmande, la désinvolture du plaisir, un brin de lâcher prise. Guérir par le plaisir.

Tout en toi semble me dire : Pourquoi pas ? 

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