Transplantation

Christian

Luberon Rouge Sang - chap 41 Cet épisode s'insère à la suite des chapitres du "Luberon Rouge"


Le cardiologue Emmanuel Laronzo, a déjà pratiqué avec succès de nombreuses greffes du coeur, ainsi que des greffes complètes coeur-poumon.

Mais la greffe qu'il vient de réaliser est exceptionnelle à beaucoup de points de vue.
C'est la première réalisée dans une clinique privée appartenant à son patient.
Mais à la demande de celui-ci l'opération restera secrète, aussi longtemps que celui-ci survivra.
En dehors de lui et du patient personne ne sait que cette greffe est une xenogreffe, toute l'équipe est persuadée que les organes arrivés à la clinique en hélicoptère, proviennent d'un accidenté de la route.
En fait ils ont été prélevés sur les sangliers géants au signal donné par le cardiologue, pour que les greffons restent le plus vif possible. Auparavant les animaux avaient été traités pendant une semaine avec des anti-viraux pour minimiser au maximum le risque de transmission de virus porcins au patient.
Lui seul, dans l'équipe opératoire connaît l'origine les organes transplantés, mais tous connaissent bien sur l'opéré ainsi que les enjeux liés à cette opération et à sa réussite pratiquement obligatoire. Le décès du patient rejaillirait concrètement sur toute l'équipe.

Le docteur Laronzo est satisfait, le coeur bat sans à coup et la ventilation naturelle à repris Son patient est toujours maintenu en coma artificiel. Il ne souhaite pas qu'un accès d'émotion perturbe le bon fonctionnement des organes greffés.

Giovanni Gianelli lui a assuré de la totale compatibilité des organes avec son corps. Toutes les analyses génétiques fournies corroboraient ses affirmations.
Le cardiologue  a mis, néanmoins,  son patient sous perfusion avec médicaments antirejets et antiviraux. Il ne souhaite prendre aucun risque.

Au bout de 48h de sommeil artificiel, il demande à l'anesthésiste de réveiller leur homme.
Avec la somme d'anti-douleur administrée après l'opération à coeur ouvert, leur commanditaire ne devrait pas ressentir de grosses douleurs.

— M.Gianelli m'entendez-vous ? Si c'est le cas bougez les doigts de votre main droite, mais n'ouvrez pas les yeux. Lui demande l'anesthésiste.

Le cardiologue scrute avec attention le moindre mouvement des doigts.

Gianelli vient de remuer l'index et le majeur. Laronzo et son anesthésiste se regardent et se retiennent d'exploser de joie, il faut continuer les procédures.

— M.Gianelli, si vous le souhaitez vous pouvez ouvrir les yeux et tourner la tête, nous sommes sur votre droite, merci de ne pas parler encore, rassurez-vous tout est normal.

Gianelli ouvre les yeux, tourne la tête et aperçoit les deux docteurs, l'esprit encore embrumé, il distingue pourtant les pouces levés des deux hommes et vient de comprendre ce qu'il fait ici. Un sourire vient se dessiner sur son visage.


Deux jours après son réveil, Gianelli est toujours allongé sur son lit, suffisamment relevé pour prendre une vrai collation cela fait maintenant quatre jours qu'il est alimenté par intraveineuse.

Se sentant encore un peu faible, il peut quand même parler un peu.

— Alors docteur Laronzo votre diagnostic ?

— Pour l'instant tout se passe correctement, nous n'avons pas détecté de caillots de sang. Ils auraient pu faire partie des risques post-opératoires. Le sang circule normalement, vos poumons reprennent leur place, mais vous resterez sous surveillance quotidienne pendant encore deux semaines.

— C'est fantastique docteur vous avez fait un travail merveilleux, le travail du coeur et des poumons doivent déjà faire leur effet, je ne me sens plus fatigué et essoufflé comme avant l'opération, je me sens comme neuf.

— Si ce que vous m'avez indiqué est véridique, j'avoue que j'ai encore un peu de mal à vous croire, vous avez effectivement des organes vraiment neufs.

— J'ai une faim de "cochon" docteur, m'autorisez vous à manger !

— Il n'y a pas de contre indications mais vous devrez respecter le rythme et régime qui vous sera servi,  dans l'objectif de bien consolider la cicatrisation.

— Je suis entre vos mains professeur Lorenzo, j'obéirai vos ordres !

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