Triste labeur.

Christophe Hulé

Infortuné poussif, il plie le dos, c'est une habitude.

Le joug n'existe pas et pourtant.

Harnaché tout petit, il continue  à suivre les sillons

Qu'ont avait déjà tracés pour ces ancêtres.


Le cœur lourd il s'acharne.

Les belles se promènent au bord du champ.

En robes légères, les rubans roses au vent.

Il serre les dents.


La chaleur l'épuise autant que le labeur.

La terre est dure sous ses pieds.

Les belles sont loin à présent.

Son percheron n'a pas d'états d'âme.


Il en viendrait presque à l'envier.

Au bout du sillon, il faudra en commencer un autre.

Il ne pense même plus, à quoi bon ?

Les vaches alentour sont de tristes compagnes.


Les belles ont fait demi-tour et semblent le narguer.

A quoi sert la jeunesse dans ce terrain boueux ?

Quelques heures encore avant la soupe, 

Et une nuit sans rêve dans la paille.

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