Troglomythe
Loxias
Aventuré au fond de moi à la recherche d'une porte à abattre, je rencontre ma douleur en liesse. Elle me dit :
«Tu n'es pas ce que tu crois. Oublie tout le reste.»
Moi qui ne crois en rien, je passe mon chemin et trouve une fenêtre. A son tour elle me parle :
«As-tu vu ta douleur, je crois qu'elle te cherche ?»
Je n'obéis ni aux rois ni aux reines, mais je réponds aux fenêtres :
«- Je l'ai vu figures-toi, elle voulait des caresses, j'ai passé mon chemin. Adieu jolie fenêtre.
- La porte que tu cherches est en elle. Méfie-toi elle est ouverte.»
Rebroussant chemin, je croise une ogresse.
«- As-tu vu ma douleur ? Pourquoi es-tu en laisse ?
- Je l'ai mangé tout à l'heure. Je veux maintenant m'attacher à ta porte pour y faire la sieste.
- Ma porte était en elle, là-bas si tu veux il y a une fenêtre.
- Les fenêtres me font peur. S'il te plaît reste.
- Tu es une ogresse, mange-moi et je resterai.
- Comment le pourrais-je, tu existes à peine. Mais toi mange-moi, fais la paix avec ta haine.
- Je comprends trop bien tes paroles, ça doit être un piège. Je repars d'où je viens. Là où brûle le soleil.
- Un jour tu te réveilleras, d'ici là crois aux rêves.
- Je ne crois pas les ogresses qui se prennent pour des reines.»
Je mentais bien sûr, pour qu'elle se taise.