Trois Pays Baltes pour le prix d'un

Jean Claude Blanc

Invitation au voyage...

                  Trois Pays Baltes pour le prix d'un !

Afin de crâner en géographie

M'instruire de ces culs bénis

J'ai compulsé la revue Ici

Le poids des mots, choc des photos

Une préférence pour Gala

Pour ses infos servies à chaud

Comme par hasard je fus ravi

On y causait de Bertrand Cantat

Rockeur en ruine sous contrat

 

Vedette malgré lui, ce fou chantant

Qu'assassina, ce prince charmant

Sa chère et tendre Trintignant

Bourrée Nadine de médicaments

Comme qui dirait « crime, châtiment »

M'y suis rendu en ce bled tranquille

Pour voir le chef-d'œuvre de ce débile

Qui lui a fait pisser le sang

En cet hôtel malfaisant

Marqué « à vendre », hanté sûrement

 

Bonne occasion m'intéresser

Aux principales curiosités

Car après tout, braves habitants

Tous pourvus d'ambre et d'argent

Comme si Versailles m'était conté

J'ai mis mes quelques sous de côté

Pour savamment vous les décrire

Ces trois Etats, pas très peuplés

Mais constituant un vaste empire

Pour le prix d'un, ça de gagné

Studieuse virée aux Pays Baltes

Pour quelques jours d'oisiveté

Obligatoire faire une halte

En leurs églises et leurs musées

Les citadelles fortifiées

Dont le regard d'instinct s'exalte

A revenir au passé

Tant de châteaux forts restaurés

Du nord au sud, sauts de puce

Tallinn, Riga et Vilnius

Tour à tour sous le joug des russes

Villes occupées par les nazis

Miraculeusement rescapées

Estonie, Lettonie, Lituanie

Qu'ont rejoint l'Europe sans se faire prier

 

Epousailles du meilleur parti

Celui du fric et du progrès

Ce bout de Terre, un paradis

Destination pour retraités

Voyage en groupe conseillé

Pour qui ne parle que le français

Un guide du coin pour visiter

Sachant que le temps nous est compté

Voir l'essentiel, sans rien louper

Sacrée gageure récompensée

 

Partir ainsi à l'aventure

Exige d'avoir solide nature

Pour le choc des températures

Aussi se munir de bonnes chaussures

Et d'un k-way, épaisse pelure

Suivre les pavés, gaffe aux voitures

Ne pas dépasser la mesure

Car ces gens-là bouillent de culture

 

Recommandé d'être baptisé

Entente cordiale, de la même portée

Plupart blancs, fiers chrétiens

Pas moindre trace de clandestins

Pour ceux qui aiment la campagne

Ile aux trésors des esseulés

Célibataires, veufs, divorcés

Qu'évitent s'affubler de compagne

 

Alors jurant comme un païen

Cerné de dames qui cancanent

Jamais contentes du programme

Les réjouissances les réclament

Tellement me les cassent, ces vieilles femmes

Je les surnomme les tantes Jeanne

Par allusion aux vamps témoins

 

Une équipée de 30 routards

Ça suffit bien pour prendre le car

Comme les gentils hommes sont rares

Restent en retrait, font bande à part

Tellement attirés par les bars

Mal accueillis, ces couches tard

Car ces femelles, l'amer à boire

 

Pour conquérir cette région

Et admirer, vertus cachées

Sont peu nombreux les initiés

Mais pour les courses sont légions

Mégotant pas sur la dépense

Ramener babioles, pour leurs rejetons

D'Histoire illustre s'en dispensent

Sauf pour le génial Napoléon

Qui a laissé, empreinte de France

Loin de chez lui, gaulois pochtron

Adore jouer les fanfarons

 

Bon choix pour tempes grisonnantes

Qu'au-delà vivre de leurs rentes

Partent en balade, où ça leur chante

De leurs nombres de raids s'en vantent

Avides de pâtisseries nourrissantes

Tôt le matin, s'en mettent plein le ventre

Se resservant, ces dégoûtantes

 

Dur se connaitre au début

Autour de la table, que d'inconnus

Où l'on demeure, bouche cousue

Dont il faut faire les amitiés

Chacun évoque son coin de rue

Où est perché son haut clocher

Evidemment modèle parfait

Royal celui où il est né

Là qu'interviennent les tantines

Même profil, ces intimes

Issues de Saint Claude, nom d'une pipe !

Heureusement, ne suis pas leur type…

Mais en connaissent un rayon

Sur la façon de plier bagage

En apprendraient sur les avions

Sur les horaires, et les usages

En cas de retard, folles de rage

Et quant à moi, courage fuyons

Pas habitué, sueur au front

De m'envoler, je suis en nage

 

Mémés à l'âge de ruminer

Où elles veulent être considérées

Comme pionnières globe-trotter

Perdent pas la tête, ces grands-mères

Même se fendent de commentaires

Sur l'altitude et l'atmosphère

Discutent airbus, hôtesses de l'air

 

Il est d'usage d'adopter

Us et coutumes de ces contrées

Touriste français, comme il se doit

A tout propos donne de la voix

Comme si tout lui était permis

Dans les boutiques, chine les prix

Pour quelques euros, du moindre objet

Avaricieux et sans respect

Pour les petites mains pas chères payées

N‘a pas de honte, même étranger

Toujours prompt à dégainer

Grivoiseries dont il est doué

Le coquelet claironne de joie

Lorsque le tente, exquise nana

Blonde comme les blés, ça va de soi

Chevalière teutonne, tétons galbés

 

Gibert Bécaud ne s'est pas trompé

Sa Nathalie a existé

« Portait un joli nom son guide »

Alors que la nôtre s'appelait

Seulement Nina, pas négroïde

Rétribuée en monnaie de singe

Pour faire plaisir au beau linge

Ne ménageait pas ses méninges

 

J'y suis allé, j'en suis revenu

De ces paisibles républiques

Qui m'en ont foutues plein la vue

Plus que moi-même catholiques

Ce crucifié petit Jésus

Avait quelque chose de magique

Sur la colline de croix baltiques

 

Prosaïquement, mon foie fout le camp

M'abreuvant pas de cette eau bénite

Quant à ma foi, peu pratiquant

Arrivant quand la messe est dite

 

Nombres de clichés à repérer

Dans ces églises consacrées

Au même Dieu, du Ciel luisant

Catho, orthodoxe, protestant

Qu'un seul messie pour 3 chapelles

En pratiquant le même rituel

Pour l'espérance de l'éternel

Pas besoin faire la courte échelle

Mais je m'égare, en mes chimères

Finalement que l'ordinaire

Pape ou pope, du même Père

Identique bible en latin

Pour se comprendre entre chrétiens

Universelle conscience là-bas ?

Que Mahomet s'y risque pas

Ni les migrants venant du désert

Se moquent des lois communautaires

Si humanistes, ces dignitaires

Parole d'un résidant austère :

« Peu de volontaires, il fait trop froid »

 

France bonne pâte, appel d'air

Qui en reçoit de ces misères

Pour le dormir, et le rata

Sitôt repus et reposés

Reprennent vigueur ces invités

Violent et chapardent ces hors la loi

Que fait l'Etat…que s'en désoler

 

Aux Pays Baltes, ça marche droit

Soutenus par les USA

Bien obligés, membres de l'OTAN

Pour se sauver, plus innocents

Car n'est pas courte leur mémoire

En ont subi trop bonnes poires

Les staliniens après le tsar

Puis les germains SS noirs

Milliers aux fours crématoires

Pour faire le siège de leurs frontières

Ardu sans carte d'identité

Grand chef douanier, garde barrière

Faut se munir d'un cache nez

Souverain, le général hiver

 

Et c'est pourquoi, font peu d'émules

Chez djihadistes, qui se gèlent les pieds

Eux qui se dorent la pilule

Ayant la flemme de ramer

Chers Pays Baltes, j'y reviendrai

Pour égrener mon chapelet

M'y suis senti ébloui de lumière

Comme chez moi, tous sœurs et frères

Même religion, celle des étoiles

Près de la Vierge, mais sans le voile

Le chiffre trois, encore symbole

Qui se décline jusqu'au pôle

Pas si loin que ça, trainerai mes groles

Pour leurs dresser des auréoles

Contemplatif, c'est mon rôle JC Blanc juillet 2018(Anne Marie, Jean Louis)

Signaler ce texte