Tu m'aimes-tu ?

Autant que personne ne pourra ni n'a jamais pu aimer ailleurs que dans un présent inconditionné.

Autant que tout concours de circonstance peut se gagner ou se perdre, en fonction de ses besoins de sécurité.

Tu m'aimes en songes, mais pour de vrai?

Tu m'aimes sans danger, fidèle à toi-même

Tu m'aimes, tel un projet qui se réalisera le jour où tu te laisseras aller

Mais tu t'accroches à ces idées, ces masques; depuis tant d'années

Tu m'aimes, tu m'aimes mais... Je t'aime aussi tellement que toute question s'en trouve annihilée, obsolète même avant que je n'ose me la poser.

Je t'aime libre, mais tu es possédée

Je t'aime folle que tu es

Telle que tu n'as jamais osé rêver te détendre en mes bras ouverts

Funambule entre ces univers qui t'écartèlent

Lumineuse, autant que le soleil pourrait se sentir humilié

Je t'aime d'amitié charnelle: celle qui ouvre toutes les portes, panse toutes les blessures, ce mètre-étalon grâce auquel on mesure l'étendue de nos confiances respectives

Je t'aime en confidences, sans alternance

Je t'aime sans passion ni objet, ni désir autre que celui de t'admirer heureuse où que ce soit et même sans moi

Je t'aime sans condition ni alibi ni raison

D'un amour qui n'a jamais commencé et ne finira donc jamais

Une énergie de vie sans volonté, une eau pure que je tiens entre mes mains, le temps pour toi de t'abreuver

Tu m'aimes, mais est-ce moi?

Ou la liberté?