un livre, une vie
David Ralin
Une vie ça s'écrit, ça se lit
Pages blanches comme ton innocence
A ta naissance balbutiant le verbe aimer
Sur des gribouillages de ta tendre enfance
Nous gouterons avec appétit au temps de l'insouciance.
Puis vint le cahier de l'écolier où tu apprends déjà à pleurer
Sur des brouillons chiffonnés sur un banc abandonné
Aux délices des récrés ponctués des gribouillis des encriers.
Sur les murs, tes premiers amours, ratures, succès espiègles
Vocaliseront en rondes de joies et de peines,
Mettront en scène nos douces prunelles,
Comme un arc en ciel de la marelle
Du chat, à l'épervier 1, 2, 3 soleil.
Puis vint de beaux ouvrages où se collent les images,
Traces des beaux voyages où les cornées envahissent les nuages,
A l'abri des tempêtes et des orages où l'encre sera notre seul breuvage.
Quand enragé comme un loup en cage
Tu écriras sur mes blessures de ta plus belle écriture
Afin que notre amour perdure pour toujours.
Puis le temps écoulé,
Tu commences à t'ennuyer,
Obstiné à raviver des pages entières
Pour échapper au silence fier des hier.
Nouvelle créance à notre manque d'endurance,
Nous lirons d'autres livres aux tables de chevet
A l'usure de la craie usée de nos carences.
Libres de faire de nouvelles rimes pour vivre
Pour en mourir de rire à nous rendre ivres.
Puis vint le jour de non-retour
Compte à rebours vers le perlant chagrin
Où nous devrons clore les chapitres de nos deux mains.
En braille les mots assourdissants
Maux écrits sur papier à thèmes enduit de flegme
Se craquelant pour laisser belle
En pointillés forgeront l'absent de notre néant.
Alors nous fermerons les pages,
Il ne restera que les pages blanches jaunies
Je pourrais ainsi tirer un trait sur nos quêtes indéfinies,
Mais brusquement les pages se sont déchirées
Une fois fermées elles pourront m'amener la mort
A ma reine qui réclame mon corps.
Toute une vie en somme...
· Il y a plus de 7 ans ·Louve