Un peu fictive, un peu réelle

aile68

Me lancer dans de grandes aventures, dans de longs textes, mon amour, je n'ai que toi pour survivre ici-bas. L'odeur, le toucher de ta peau, je les sens en moi, pourquoi es-tu parti? Novembre bat son plein, je reste à la fenêtre à regarder le vent souffler. Sortir, peut-être, quand ce dernier sera tombé, j'ai le mal de toi, je ne saurais te dire combien je t'aime, ô toi mon amour, mon infortune. Et si plus tard, tu passes sous mes fenêtres, peut-être te verrai-je. J'ai dans la bouche un goût amer que tu m'as laissé, qu'il disparaisse de suite et que tu reviennes. Je ne sais que dire ça, affreux leitmotiv, je n'ai que seize ans, ma vie ne fait que commencer, ou plutôt j'ai l'impression qu'elle s'est arrêtée. A quand les prochaines boums, les blagues, les défis entre potes? Si je pouvais les inviter dans ma maison de papier, quelque chose s'est froissé en moi, pire déchiré. Le matin s'étire comme un chat, faire ma toilette, sortir, danser avec le vent des fous, j'ai perdu la raison depuis que tu n'es plus là. Dans ma vie en plus de mon chat, il y a de quoi écrire, une soeur en or, des parents absents, une vieille tante excentrique. Tous me disent, d'oublier ce garçon, que je suis mignonne, que je m'en sortirai. Je me sens laide et grise, pas à mon aise, forcément, me laver de tous mes oripeaux, "un seul être vous manque et tout est dépeuplé", qui  a dit ça déjà, je perds la mémoire, je m'égare dans un monde triste, ennuyeux. J'irai en forêt cette semaine, respirer les arbres et l'air frais, la nature a ceci de bon qu'elle console et fait du bien à l'âme. Elle caresse cette dernière quand je regarde les platanes dans la rue, les cerisiers du Japon et je ne sais quelle autre espèce. Voilà telle est mon histoire ce matin, un peu fictive, un peu réelle, j'avais envie de me lancer dans un long texte, un texte au kilomètre, je m'arrête là. Point trop de longueur en fait, point trop de présence, juste ce qu'il faut à mon bonheur quotidien, la perspective d'aller voir ma mère et de commencer ma journée en fait. Faire honneur à cette dernière, le temps est clair, ensoleillé, le vent doux et peut-être chaud, il ne soufflait comme un fou que dans ma tête au début de ce texte, mettre celle-ci d'aplomb, et retrouver mon sourire et ma paix intérieurs pour que reviennent mon allant et mon entrain. 

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