Une embrouille conjugale

Hervé Lénervé

Qui n’a pas connu dans son couple des hauts et des bas ?

Mon épouse et moi, nous nous étions querellés pour un motif dont j'ai même oublié jusqu'à la raison… mais elle avait tort ! Elle menaçait de me quitter en quittant l'appartement. J'essayais de la résonner.

-         Mais voyons Chérie, c'est la nuit, tu ne trouveras jamais un taxi qui prennent trois personnes en une. Puis, soit un peu raisonnable, tu ne passeras jamais par la porte palière. Pardon ? De biais ? J'sais pas ? Faut voir ! Non attend, je plaisantais… Voilà, c'est malin, t'es coincée à présent. Je rigole, oui je sais que ce n'est pas comique, mais là, encastrée dans le chambranle de la porte tu prêtes à sourire. Cela ne met pas en valeur ta silhouette. Ton buste ainsi remonté sur tes grosses joues, on dirait une femme à quatre seins… remarque, il y en a qui pourrait aimer cela, si, s'ils ont quatre mains… Oui ! Bien sûr ! J'appelle des secours !

Allo ! Oui… bonjour monsieur, ce serait pour un dépannage en urgence. Pardon, avec un quatre-quatre ? Non, venez avec un camion plutôt, un gros camion, même ! Comment cela en sous-sol ? Grand dieu, non ! Elle est en étage, au 6ème. étage, chez moi pardi ! Un appartement. Attendez ! Je ne vous permets pas de traiter ma femme de bagnole. Oui ! bien sûr, une femme ! Je ne suis pas du genre à demander une voiture en épousailles ! Ah, vous ne faites pas ce genre de dépannage… C'est fâcheux, oui, très fâcheux… Comment puis-je m'en sortir, alors ? Pardon ? Ah, vous êtes bien des mécaniciens, vous ! Mais non… il est hors de question que je la découpe en morceaux, voyons ! Et puis, je ne suis pas équipé pour… J'ai seulement un couteau suisse. Vous pourriez peut-être le faire à ma place, vous devez avoir l'outillage idoine. Ah, quand même, ce n'est pas donné ! Ecoutez, on peut toujours s'arranger, je vous laisserai les meilleurs morceaux. Plus tôt, ce ne serait pas possible ? Pas avant dix heures. D'accord, on marche comme cela, alors. Merci à dix heures, donc, nous vous attendons de pied ferme. Oh, non, ne vous inquiétez pas ! Elle ne risque pas de bouger, alors pour ce qui est de s'envoler encore moins, on n'est pas sur la Lune, ici, que je sache ! Merci, au revoir monsieur, à tout à l'heure.

Ça y est ma chérie, tu es sauvée, mais il faut que tu attendes encore huit heures, essaie de dormir un peu, moi je vais me coucher. Oui ! Bonne nuit ma chérie ! Gros Bisous !

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