Une femme qui m'aime

loic-stenk

Vers quel autre horizon devrais-je me tourner ?
Je croyais qu'un soleil inonderait mes pages,
J'ai voulu tant l'amour, mais il m'a contourné,
En ces temps incertains qui avalent mes âges,

Je vois filer ma vie éparse et sans trésors,
Habiter mes yeux chers d'une encre d'amertume,
Mes cheveux blancs tomber sur de pauvres décors,
Où mes pieds vont, usés, se perdre dans la brume,

Devenant ce chat noir qui rôde vers minuit,
Aux alentours du port, sous les feux de la ville,
Qui recherche de l'or au tombeau de la nuit,
Sur un voilier de rêve en voguant d'île en île.

Je ne sais plus très bien si je perds la raison,
Qui d'autre que mon cœur aurait besoin de vivre ?
J'ai essayé pourtant de bâtir ma maison,
Mais le goût du voyage est ce qui me délivre,

Chaque fois que j'entends un océan de mots,
De pays en pays, une nouvelle histoire,
Dans la douce nature ou le vol des oiseaux,
J'épouse au fond de moi un vaste territoire,

Et je me sens heureux à ne posséder rien,
A contempler ce tout qui résonne en moi-même,
Libéré de mes maux par ce qui fait du bien,
Avec comme compagne une femme qui m'aime.


Loic Stenk
Le 12 mai 2017

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