Une patrie

aile68

Reprendre mes crayons et le terminer ce fameux dessin maritime où je me projetais pour m'évader; prendre la poudre d'escampette et me retrouver sur mon île pleine de chaumières. Sous un ciel bleu, orageux ou pourpré mêlé de hauts arbres verts, me retrouver avec l'enfant qui est en moi, lui faire confiance et croire en lui, je me suis arrêtée à dix ans. Kermesses, fêtes foraines, il y a du monde sur mon île, c'est un grand jour, un soleil pâle ou généreux qui brille, je n'ai que le choix des crayons et de mon imagination mêlée de fantaisie comme dans les dessins naïfs. Arc de cercle gracieux, enfin j'aurais aimé, mon île accueille des bateaux qui ont navigué dans des rêves merveilleux, ils en ramènent toutes sortes de trésors et de l'amour lové dans des écrins de perles. Dans les vagues et les embruns, saluer les poissons et les dauphins, mettre un peu de poésie par-ci par-là pour enfin achever ce dessin qui comme la belle au bois dormant s'est reposé pendant très longtemps. Sur mon bureau de bois, j'ai imaginé une île comme une patrie...

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