La proie idéale

aile68

"Voilà une jolie fille à croquer..." se dit Asagaya dans une  excitation qu'il avait rarement ressenti. Il décida d'inviter la jeune fille à danser, et s'approcha donc de la jeune délurée au rire si bruyant pour mieux interpeller sa cousine.

"Bonsoir... Je suis d'humeur morose ce soir, puis-je vous demander ce qui vous fait tant rire afin que vous partagiez votre bonne humeur avec moi?"

Cette demande quelque peu effrontée mais assez habile eut pour conséquence d'interrompre tout net le rire de la jeune fille.

- Je ne crois pas vous connaître. Me feriez-vous l'honneur de présentations plus protocolaires.

Asagaya ne releva guère le style pompeux de son interlocutrice, il n'avait d'yeux que pour sa cousine. Néanmoins il répondit avant que la jeune déluré ne le traite de goujat vu le peu d'intérêt que le jeune homme lui portait:

- Asagaya Gigageï pour vous servir...

Cette phrase toute faite suffit à radoucir la jeune femme qui lui répondit:

- Séverine Aymone! dit-elle dans un rire affreux.

Et elle se crut obligée de présenter sa cousine:

- Et voici Alisse avec deux "s" précisa-t-elle. De passage dans notre ville.

"De passage? se dit le jeune homme bien ennuyé. Voilà qui est embêtant. Mais il répliqua:

- Enchanté de faire la connaissance de deux demoiselles si ravissantes. Mais je n'ai pas encore entendu la voix de votre cousine, est-elle souffrante?

- Alisse? Elle ne dit jamais rien! Et elle se tourne vers la jeune fille qu'intéressait Asagaya. N'est-ce pas Alisse, avec deux "s" se crut-elle obligée d'ajouter pour se montrer un brin spirituelle.

- Si elle ne parle pas je suis sûr qu'elle danse à merveille! Vous permettez que je lui demande de m'accorder une danse?

La jeune fille délurée roula les yeux comme des grosses billes et tourna le dos au séducteur en tapant du pied:

- Fichtre!

Le jeune homme s'approcha d'Alisse qui se mit à rougir:

- Mademoiselle...

Elle prit la main qu'il lui tendait avec délicatesse et s'avancèrent comme deux jeunes époux sur la piste de danse. Asagaya était aux anges, mettre la main sur une fille aussi rapidement était une véritable aubaine pour lui!

Tandis qu'ils commençaient à danser, une valse à quatre temps, il s'aperçut qu'Alisse ne dansait pas comme les autres filles. En fait il comprit que c'est elle qui conduisait, en somme, elle faisait l'homme! La chose le surprit dans un premier temps mais ensuite il se dit qu'elle avait du tempérament et qu'en matière d'affaires sexuelles, elle devait être du tonnerre. Ils dansèrent ainsi deux ou trois valses, tous deux tournoyant un peu trop vite. Séverine, la jeune fille d'habitude délurée, les regardait d'un air renfrogné, verte de jalousie.

(à suivre...)

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