UTOPIE

mysterieuse

Elle joue de son regard comme on joue d'un reflet, éclabousse impudique, de couleurs érotiques, les négatifs moroses des clichés surannés.
Elle peut en un instant, éclairer de splendeur, un destin pathétique et par trop déchiré.
Elle a cette beauté naïve d'une jeune fille au printemps qui dévoile harmonieusement le galbe de ses jambes au soleil apaisant.
Elle peut aussi, sans la moindre perfidie, du diabolique de sa finesse d'esprit, vous détourner un instant de vos funestes présages.
Elle se prénomme Utopie, ou encore rêverie, accompagne mes pas, lorsqu'ils se font fragiles, hésitants ou faux .Elle redresse ma tête, élève ma silhouette, lui redonne cet aura du temps où tu étais là.

Dans ces moments aussi intenses qu'éphémères, Utopie près de moi, je ne peux empêcher la douce esquisse d'un large sourire sur mon visage terni de trop avoir pleuré.
Tout à coup, toute once de tristesse ou de colère s'efface faisant place à une infinie tendresse. 
Je me plonge alors dans l'océan sans fins de mes souvenirs de nous, dont l'acuité vacille dans l'indifférence du temps assassin. Nos corps enlacés… et nos regards empreints d'une intense émotion… Ou simplement paisibles, à l'aube d'un nouveau jour, quand nos chairs affaiblies de s'être trop aimé, s'abandonnent doucement aux caresses plus tendres. Je ressens les heures passées à se perdre dans les bras l'un de l'autre, les baisers, le plaisir, la douceur et l'animalité de nos âmes aliénées par le plaisir intense d'un orgasme fracassant.

Quand Utopie m'effleure, mon esprit de guerrière et de femme audacieuse ressuscite sans faille, tourne son regard vers toi, dont le silence intense, ressemble à s'y méprendre au funèbre linceul d'un amour occis avant que de briller au grand jour. Je pourrais sans crainte faire vivre mon rêve, reconquérir l'espace qui me sépare de toi, sacrifier mon passé au parvis de ce temple, par nous à édifier !

Ce rêve bleu intense, cet espoir euphorique fait de moi une Pénélope moderne érotique, accrochée au destin, patiente invétérée ,pour qu'à nouveau tes mains s'accrochent à mes reins, pour que ta bouche effleure la rondeur de mes seins redonnant à ma peau cette moiteur saline qui imprègne les corps des amants épuisés.
Héroïne de tes boléros, je saurais encore te balancer tout mon érotisme d'un seul regard, pour qu'à nouveau tu te perdes en moi pour mieux te retrouver, que tu affrontes les envies dont je t'accable de mon regard de miel et d'impudiques promesses…

Utopie est passée, porteuse de félicité et d'espoir, et puis s'en est allée…Envie de toi ?que tu sois là ou pas !

Sursis inachevé !
Instant de grâce !

Reviens !

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